En 1914, la cavalerie constate son inefficacité tactique, l’obligeant à évoluer rapidement pour s’adapter à un champ de bataille en pleine mutation. Si certains cavaliers choisirent l’aviation naissante, d’autres participèrent au développement du char dont le FT-17 marquera une révolution majeure par son caractère innovant.
La cavalerie blindée, une révolution dans le combat terrestre
Armoured Cavalry—a Revolution in Ground Combat
In 1914, the cavalry was aware of its tactical ineffectiveness and needed to develop rapidly to adapt to a fast-changing battlefield. Some in the cavalry chose the new field of aviation whilst others participated in the development of tanks, among which the innovative FT-17 was truly revolutionary.
La cavalerie paraît très dépassée par rapport aux contextes d’engagements, au début de la Grande Guerre, ce qui conduit les cavaliers à se battre autrement. Mais avec l’invention du char, à partir de 1917, la cavalerie retrouve une monture qui va l’entraîner dans tous les combats du XXe siècle.
La cavalerie a bien failli disparaître dans ce premier conflit mondial. Déjà son emploi pendant la guerre de 1870 avait montré les limites des grandes charges de cavalerie. Le traumatisme de la défaite de 1871 avait entraîné des évolutions, mais elles n’ont pas été suffisamment poussées : « La cavalerie française engage une réflexion importante après 1871. Des actions sont menées pour moderniser cette arme : suppression de la lance, réflexion sur la charge face “au feu qui tue”. Pourtant, vers 1885, la doctrine revient de nouveau vers une forme offensive que le règlement de 1913 consacre : “La cavalerie agit par le mouvement. Elle est par excellence l’arme de l’offensive et de la surprise. L’attaque à cheval et à l’arme blanche est le principal mode de combat de la cavalerie !” La charge à cheval est privilégiée par rapport au combat à pied quel que soit le feu en face. La lance est de nouveau réintroduite », souligne le général Benoît Paris, commandant les écoles militaires de Saumur et Père de l’Arme.
Le début de la guerre, avec la phase de mouvement des armées, aurait pu être une opportunité pour la cavalerie, mais là encore, elle peine à trouver un rôle : « La cavalerie française va s’épuiser dans des marches et contremarches puis dans la retraite à partir du 23 août 1914. L’ensemble des divisions de cavalerie va être engagé lors de la bataille de la Marne, notamment la 10e DC qui s’est infiltrée entre les Ire et IIe armées allemandes jusqu’à 25 km à l’intérieur des lignes allemandes. Mais cet exploit ne sera pas mis à profit par manque de conviction des chefs (voir Adieu cavalerie du général Chambe). La seule véritable action décisive a été manquée vers le 10 septembre 1914 lors de la retraite des Allemands au niveau de Soissons. Le corps de Cavalerie aurait pu s’engouffrer dans la brèche et harceler les arrières ennemis pour amplifier sa retraite, mais aucun ordre n’a été donné en ce sens. Nombre de récits après-guerre expliquent que le commandement de l’époque ne savait plus comment utiliser la cavalerie dans ce conflit d’un nouveau type » poursuit le général Paris. Quelques coups de mains bien connues, comme la prise d’un terrain d’aviation en septembre 1915 par un escadron du 16e Dragons, commandé par le lieutenant Gaston de Gironde, marque les mémoires. Mais si cet événement est bien connu, c’est aussi parce qu’il est isolé.
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