L’Afghanistan a vu le déploiement conséquent de forces soviétiques, avec un emploi systématique des vecteurs aériens – avions et hélicoptères. Les succès tactiques ont été réels et les Soviétiques ont su s’adapter aux conditions exigeantes de ce théâtre tirant les leçons des engagements dans la troisième dimension.
Focus sur l’emploi du vecteur aérien russe depuis 1979 (1/2) : « leçons afghanes »
Focus on the Use of Russian Air Power since 1979 (1/2): Afghan Lessons
Vast Soviet forces were deployed in Afghanistan, with considerable use made of helicopters and aircraft. This won them notable tactical success, and the Soviets learned to adapt to the demanding conditions of that theatre, drawing lessons from engagements in the third dimension.
Il faut distinguer trois périodes dans les engagements et dans les utilisations de l’arme aérienne par l’Armée rouge devenue russe ensuite. La première période s’étale de 1979 à 1989 durant laquelle se déroula la guerre d’Afghanistan. La deuxième période est comprise entre 1992 et 2008 avec les conflits en Tchétchénie et en Géorgie. La période actuelle est marquée par la fin du conflit géorgien et commence avec la réforme Serdyukov-Makarov qui s’en suit. Au cours de ces trois fenêtres ou volets d’interventions, les forces armées et les VVS (forces aériennes russes), ont bénéficié de Retex qui guident et définissent aujourd’hui les standards de leur puissance aérienne.
Contexte de l’invasion de l’Afghanistan par les Soviétiques
Durant la nuit du 24 décembre 1979, deux divisions des VVS atterrissent à Kaboul et à Shinband dans l’Ouest de l’Afghanistan, tandis que des divisions motorisées positionnées à la frontière Ouzbek pénètrent dans le pays. Le principal leader de la révolution montante, Hafizullah Amin, est assassiné par les opérateurs du GRU. Les Soviétiques mettent en place le dirigeant du parti communiste afghan, Babrak Karmal. L’intervention est motivée du point de vue de Moscou par le désir de maintenir le régime de l’Asie centrale par le biais de la stabilité de l’Afghanistan. Le plan « Chtorm-333 » est déclenché. Il prévoit le déploiement de la 40e armée soviétique commandée par le général Borrisov.
Tachkent en Ouzbékistan sert de base arrière d’où partent tous les avions à destination des aérodromes afghans. Les troupes parachutistes (VDV) de la 105e division aéroportée (1) prennent les objectifs stratégiques dont Kaboul, pendant que les colonnes de blindés s’infiltrent des deux côtés du pays, appuyées par les MiG-21 et MiG-23. La force expéditionnaire est composée de trois divisions d’infanterie motorisée, d’une division aéroportée et de diverses autres unités, portant le chiffre à 55 000 hommes. Au plus fort de la guerre, Moscou déploie jusqu’à 120 000 hommes. Il faut cependant nuancer ces chiffres avec le fait que l’armée soviétique est à l’époque une armée d’appelés, peu préparés à faire la guerre, hormis les forces d’interventions d’élites que sont les parachutistes et les Spetsnaz (contraction de spetïalnié naznatchenié – forces à désignation spéciale) (2).
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