Frère d’âme
Frère d’âme
L’identité de l’auteur n’est pas ici nettement déterminée. Certes, « Diop » est du Sénégal, où il a vécu son enfance. Mais David est moins clair et ce David est maître de conférences à l’université de Pau. Il avait publié un ouvrage en 2012 chez L’Harmattan, 1889, l’Attraction universelle. Bienvenue chez les grands ! Ce deuxième livre eût pu s’intituler Le tranche-mains, activité propre à terroriser où le narrateur excelle, comme les copains mais conscient, lui, de sa sauvagerie. Quand on nous dit de faire les sauvages pour faire peur à l’ennemi, c’est oui, « le fusil réglementaire dans la main gauche et le coupe-coupe sauvage dans la main droite ». Comme les copains, donc, mais avec un petit plus : lui s’attarde dans « la terre à personne » – no man’s land – en ramène un fusil ennemi… et la main qui va avec. Soldat-sorcier désormais, les camarades, toubabs ou « chocolats », l’évitent.
On se débarrasse de cet obsédé. « Couper des mains ennemies, ce n’est pas réglementaire », a dit le capitaine après sept mains tranchées. Le voici en permission à l’arrière, avec ses sept mains séchées enfermées dans une cantine à gri-gri, aux bons soins du docteur François. Celui-ci est spécialiste d’une thérapie d’avant-garde : libérer le patient de ses fantasmes en lui demandant de les dessiner. ♦