L’exercice du commandement dans l’Armée de l’air est la résultante d’une expérience acquise depuis un siècle. La technicité des systèmes à mettre en œuvre exige des compétences et une capacité à diriger des aviateurs. Le leadership et le management nécessitent un apprentissage et s’inscrivent tout au long de la carrière.
Commander aujourd’hui pour mieux transmettre demain
Commanding Today for the Benefit of the Future
The exercise of command in the Air Force is the result of a century of experience. The high-tech nature of the systems operated demands many skills, including the ability to direct airmen. Leadership and management have to be learned, then put into practice throughout a career.
Commandement, leadership, management : être chef dans nos armées du XXIe siècle recouvre tant de réalités différentes qu’il est devenu complexe d’en borner la définition. Le monde militaire et celui de l’entreprise se sont rapprochés dans leurs structures et ont bénéficié mutuellement des avancées réalisées dans leur pré carré respectif. Mener courageusement ses hommes au combat tel Brocard ou Murat ne semble plus suffire pour être un leader charismatique. Le champ des prérogatives de l’officier s’est étendu simultanément dans toutes les directions : technique, relationnelle, réglementaire.
De fait, selon sa fonction, son poste, son armée d’appartenance, son arme, les qualités recherchées chez l’officier peuvent différer dans une large mesure. Cependant, certains invariants, communs à tous, demeurent : ils peuvent être identifiés, pratiqués et surtout transmis.
Au cours de ces vingt dernières années, les armées ont connu des avancées techniques sans précédent dans les domaines de la communication, de la robotisation et de l’intelligence artificielle (IA). Les nouveaux systèmes d’armes, tels que le système de combat aérien du futur (Scaf) ou le programme Scorpion, se caractérisent par la mise en place de vastes réseaux de fusion de données intelligents et évolutifs qui permettront l’application de la vision du général McChrystal (1) : l’agilité décisionnelle de l’équipe tactique doit être généralisée à l’organe stratégique et le partage immédiat d’informations doit conduire les hommes de terrain à prendre les meilleures décisions possibles. Loin de la tentation du tout technologique, ces nouveaux systèmes ont, paradoxalement, replacé l’homme et ses décisions au cœur de nos forces. Toutefois, l’évolution du contexte national et international, ainsi que la réduction du format et des budgets font peser des contraintes grandissantes sur le moral du personnel militaire.
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