Si les statuts juridiques de la paix ou de la guerre arrivent à être bien décrits, il n’en est pas de même pour les situations intermédiaires, en particulier avec les conflits dits hybrides. Il est important donc de développer ce statut juridique pour répondre aux nouvelles conflictualités.
N’être ni en paix, ni en guerre… mais en Atari !
In Between Peace and War
Whilst the legal definitions of peace and war are well on the way to being agreed, it is not the same for intermediate situations, including those referred to as ‘hybrid’. It is therefore important to progress with clarifying such legal definitions and status in order to respond to new types of conflict.
Il est frappant de constater que la polémologie moderne faillit à fournir une définition appropriée de l’état intermédiaire du « ni paix, ni guerre » qui caractérise de plus en plus les relations internationales interétatiques en ce début du XXIe siècle.
Si la guerre peut ainsi trouver plusieurs formes de définitions, certaines de nature juridique (1), d’autres de nature plus politique (2), et si la paix peut elle-même trouver plusieurs formes de définitions couramment admises (3), il reste en réalité extrêmement difficile de nommer l’état intermédiaire du « ni paix ni guerre », dans lequel certaines actions qui peuvent être assimilées à des actes de guerre, interviennent dans le temps de paix, créant une situation que d’aucuns qualifient par défaut en référence soit à la paix (on parle par exemple de « paix armée »), soit à la guerre (on use et abuse encore du terme de « guerre froide » par exemple) sans qu’il soit pour autant possible de la nommer.
Ni paix, ni guerre
Il est désormais courant, pour ne pas dire admis et reconnu, d’évoquer le terme de « zone grise » (4) pour qualifier ce type de situations intermédiaires, résultante du mélange du blanc de la paix et du noir de la guerre. Ce terme de zone grise est ainsi une tentative de dénomination par défaut d’un espace nouveau d’opposition tectonique des grandes puissances de ce monde, que les soixante dernières années de conceptualisation de la guerre et de la paix nous interdisent de penser pour ce qu’elle est. L’ordre international issu des deux premières guerres mondiales s’est en effet construit sur les ruines de champs de bataille où des États, Titans des temps modernes, se sont livrés à une guerre totale, vouant à la mort des millions de personnes, combattants et non combattants, de laquelle ils sont sortis exsangues et pantelants.
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