Editorial
Éditorial
Nos armées sont engagées depuis des années en opération, sur le territoire national, mais aussi hors de nos frontières, dans un cadre exigeant tant pour les femmes et les hommes de la Défense que pour nos équipements et systèmes d’armes. Avec la difficulté d’assurer le Maintien en condition opérationnelle (MCO) loin de notre territoire et dans des conditions souvent éprouvantes pour des matériels dont certains ont dépassé la cinquantaine et pour d’autres aux composants complexes et coûteux.
Il faut reconnaître que la disponibilité de nos aéronefs avait beaucoup diminué malgré les efforts des maintenanciers et qu’il fallait donc réagir avec une réorganisation profonde de tout le dispositif en impliquant la DGA, les Armées mais aussi tout l’écosystème Défense avec les industriels. Cette réforme ambitieuse portée par la ministre des Armées, Madame Florence Parly, outre la création de la Direction de la maintenance aéronautique (DMAé), se veut exemplaire dans son fonctionnement et innovante dans ses modes d’action. Le dossier de ce mois apporte ainsi différents éclairages associant les donneurs d’ordre, les praticiens du MCO, dont l’industrie mais aussi ceux qui, sur le terrain, conduisent les opérations. Et l’un des intérêts de cette approche dynamique est qu’elle prépare le futur avec les nouvelles flottes autour des A400M, du MRTT Phénix, du Rafale bientôt au standard F4, sans oublier nos hélicoptères et dans quelques années le SCAF.
Car, à défaut de prévoir l’avenir, il importe de nous préparer à répondre aux défis de demain, dans un monde en pleine évolution où les remises en cause des certitudes acquises redeviennent la règle. Les bouleversements géopolitiques se succèdent, voire s’accélèrent. La conférence de Munich sur la sécurité qui vient de s’achever l’a démontré, avec une Europe qui mesure son impuissance stratégique et les fossés qui se creusent avec le partenaire transatlantique. Plus que jamais, le besoin d’une Europe forte s’impose et la France a un rôle moteur à y jouer, d’autant plus qu’elle sera, d’ici quelques semaines, le seul membre permanent du Conseil de sécurité représentant l’Union européenne. De plus, par son histoire et sa géographie, notre pays reste un acteur planétaire avec une dimension océanique essentielle et souvent négligée, ce qui lui confère une responsabilité supplémentaire également très exigeante. Espaces maritimes mais aussi cyberespace et spatial : autant de domaines évoqués dans ce numéro et qui traduisent les enjeux actuels nécessitant de s’y intéresser et d’y être présent pour la RDN, en contribuant au débat stratégique et à éclairer tous les acteurs de celui-ci. La RDN s’y emploie, même si certains choix éditoriaux ont pu susciter des interrogations, voire des doutes légitimes. ♦