La réforme en cours du MCO aéronautique pilotée par la DMAé (Direction de la maintenance aéronautique) implique également les équipementiers qui ont un rôle essentiel s’inscrivant dans la durée de la vie opérationnelle des plateformes. Cela exige de nouveaux processus innovants, un dialogue permanent entre tous les acteurs et une capacité à évoluer et anticiper.
La réforme du MCO aéronautique vue d’un équipementier
The Reform of MCO aéronautique from the Point of View of the Component Manufacturer
The current reform of MCO aéronautique, led by the DMAé, involves the component manufacturers whose essential role is inseparable from the long-term operational life of the various platforms. New innovative processes are therefore needed together with permanent dialogue between all involved, as well as a capability to develop and anticipate.
Alors que se multiplient en différents points du globe les tensions et les conflits, il est primordial pour les forces armées de pouvoir se projeter sur les théâtres d’opérations avec des matériels opérationnels et fiables tout en maintenant leur capacité d’entraînement sur le territoire national. Dans ce cadre, l’industrie de défense doit pouvoir garantir, à terme, la réussite de la mission dans les moments décisifs.
Dans un tel contexte, l’accroissement de la disponibilité des flottes, non seulement pour assurer la bonne réussite des missions, mais également pour garantir la capacité d’entraînement et le maintien des savoir-faire est crucial. À ce titre, la réforme du MCO aéronautique, mise en œuvre par la DMAé est ambitieuse et visionnaire. Elle propose de nouveaux défis pour les acteurs industriels de la filière, qui sont de deux natures : organisationnels et technologiques, ces deux notions étant intimement liées.
Un défi organisationnel tout d’abord car les nouveaux modèles de soutien reposent sur des engagements de performance clairs qui passent par un partage plus efficient des responsabilités des acteurs et des modèles de contractualisation (Performance Based Logistics). On est loin des modèles où l’équipementier devait fournir des réparations et rechanges selon un barème plus ou moins forfaitaire et des temps d’aller-retour longs et incertains. L’industriel doit s’engager, non plus seulement sur une disponibilité des équipements au guichet, comme c’est le cas aujourd’hui pour le Rafale, mais demain en disponibilité des équipements au pied de l’avion, voire après-demain, en disponibilité capacitaire de mission. Cet engagement de résultat nécessite de pouvoir maîtriser les risques de fiabilité, de réparabilité, voire d’obsolescence du matériel et en assumer les conséquences, mais aussi d’assurer les maintiens de compétences humaines sur des durées de vie souvent supérieures à quarante ans. Confier cette responsabilité à l’industriel lui confère la charge d’optimiser les stocks de rechange et ses recomplétements pour tenir ses engagements et cela est générateur de gains financiers. Elle oblige donc l’industriel à rester performant, compétitif et innovant sur le long terme.
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