Les pays membres de l’Otan et l’UE doivent faire face à de très nombreuses cyberattaques qui constituent autant d’agressions potentielles. Il serait donc nécessaire de mener conjointement une réflexion sur le numérique pour accroître la résilience globale et apporter une réponse commune pour une cyberstratégie euro-atlantique.
Les États, acteurs clés de la cyberstratégie euro-atlantique
States are the Key Players in a Euro-Atlantic Cyber-Strategy
NATO and European Union member countries are facing numerous cyber attacks, which amount to potential aggression. It would therefore seem necessary to establish joint consideration of digital matters in general in order to increase overall resilience to such attacks and to achieve common agreement on a Euro-Atlantic Cyber-Strategy.
Note préliminaire : L’auteure s’exprime à titre personnel. Le présent article est extrait de son étude : « L’implication de la Belgique dans la cyberstratégie euro-atlantique : état des lieux et défis à relever », Sécurité & Stratégie, n° 139, février 2019, IRSD.
Depuis quelques années, les cyberattaques font partie des risques dont la probabilité de survenance est la plus élevée au monde, au même titre que les catastrophes naturelles, les mouvements de migration à grande échelle, les conflits interétatiques ou les attaques terroristes (cf. World Economic Forum, 2018). Si la prise de conscience du danger cybernétique par l’UE et l’Otan remonte au début des années 2000, la mise en place d’une cyberstratégie de défense euroatlantique est relativement récente. Celle-ci se heurte néanmoins à un enjeu crucial : le rôle déterminant des États dans la protection des systèmes d’information et dans la réponse stratégique à apporter en cas de cyberattaque contre un pays allié.
Des risques cybernétiques toujours plus complexes et préoccupants
Les entreprises européennes sont quotidiennement victimes de cyberattaques et les réseaux de l’Otan, ainsi que ceux liés à l’Organisation mais non protégés par elle, font également l’objet d’un ciblage croissant. La complexification des piratages informatiques, comme le développement du cybercombat autonome, sont des réalités qu’il convient de prendre en compte. D’aucuns envisagent d’ailleurs, certes de façon sans doute exagérée, l’éventualité d’un « Cyber Pearl Harbor » ou un « 9/11 numérique » (cf. D. Danet, 2018).
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