La crise de l’Arms Control et de la maîtrise des armements revient en force dans le débat international. Pourquoi ce renouveau d’actualité alors que d’autres crises plus immédiates, comme celles des négociations commerciales, de l’Iran, de la Syrie ou du Sahel, peuvent apparaître comme plus urgentes et importantes ? Il s’agit à la fois d’un élément conjoncturel et d’une interrogation nouvelle.

L’élément conjoncturel, c’est la proximité de la triple échéance de la fin des INF (Intermediate-Range Nuclear Forces Treaty) en principe le 2 août 2019, l’incertitude sur l’extension pour cinq ans du traité New START d’ici février 2021 et la prochaine conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) en 2020. Ce sont aussi les récents propos de Trump, à la suite de son entretien téléphonique avec Poutine, dans lesquels il évoque une reprise des négociations stratégiques.

L’interrogation découle de l’opinion désormais assez générale que l’Arms Control d’hier est incapable aujourd’hui de faire face aux défis du XXI^e siècle, y compris l’émergence de nouveaux acteurs stratégiques et notamment la Chine. Le sentiment dominant est que l’on arrive à la fin du cycle post-guerre froide et que les problèmes de demain n’apparaissent pas maîtrisables en l’état, ni sur le plan politique ni sur le plan de la maîtrise des technologies d’armement nouvelles.