Les Balkans constituent une charnière stratégique trop négligée par l’UE et instrumentalisée par les acteurs régionaux comme les mafias, les partis nationalistes ou la Turquie. Les haines ancestrales n’ont pas disparu malgré la suspension des guerres. Seule une politique cohérente de développement pourrait éviter le retour des tensions.
Les Balkans occidentaux, confins sécuritaires de l’Europe ou cheval de Troie d’un nouvel islamisme ?
The Western Balkans: Europe’s Security Boundary or the Trojan Horse of New Islamism?
The Balkans is a strategically pivotal area, too often neglected by the European Union and controlled by regional players that include mafia, nationalist parties and Turkey. Ancestral hatred remains, despite suspension of war, and only a coherent development policy will be able to obviate a return of tension.
Depuis les limes de Rome pour se protéger des barbares, en passant par les confins entre Empires austro-hongrois et ottoman, jusqu’aux frontières floues d’une Union européenne hésitante, l’espace balkanique a joué un rôle tampon. Fragilisée par les guerres de Yougoslavie qui ont abouti à l’éclatement de l’ancienne république fédérale, cette région, véritable « charnière stratégique » est aujourd’hui soumise à des influences extérieures qui s’appuient sur des haines violentes et un désarroi économique et social profond.
Les années d’affrontements qui se sont déroulés entre 1991 et 2008 ont laissé des stigmates profonds dans des sociétés déjà héritières d’un lourd passé. Consciente qu’elle ne peut laisser à ses portes, des États si ce n’est faillis, au moins en besoin de développement, l’Union européenne cherche des solutions pour y réinstaurer un semblant de stabilité. Les Balkans restent néanmoins soumis à des forces centripètes qui au contraire y entretiennent le statu quo soit par intérêt immédiat, soit pour des objectifs à plus long terme.
Héritage historique
Les violences qui, au cours de la décennie 1990, ont conduit à la dislocation de la Yougoslavie prennent leurs origines avant même que cet État fédérant les peuples des Balkans ne voit le jour. Aujourd’hui, les armes se sont tues, mais les tensions n’ont pas disparu pour autant. Même si certains pays issus de cette crise semblent bien engagés sur la voie du développement, la région reste profondément meurtrie et des motifs graves de tensions entre et au sein des peuples demeurent.
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