L’Aviation légère de l'Armée de terre (Alat) a engagé une mutation majeure avec l’arrivée depuis quelques années des hélicoptères nouvelle génération (Tigre et NH90). Certes, les difficultés ont été importantes mais le processus est en pleine maturation avec de réels progrès, permettant une remarquable efficacité opérationnelle, en attendant l’arrivée du H160M Guépard.
Impact des hélicoptères de nouvelle génération sur l’Alat
Impact of New Generation Helicopters on the ALAT
The ALAT (French Army light aviation) is committed to major change with the arrival in recent years of new-generation helicopters, such as Tigre and NH90. There have been some significant teething problems but the process is maturing well and real progress is being made towards notable operational effectiveness whilst awaiting the arrival of the H160M Guépard.
L’Aviation légère de l’Armée de terre (Alat) constitue une composante particulière de l’Armée de terre, issue d’un héritage historique et de besoins opérationnels constamment renouvelés. Elle trouve son origine dès 1943 lors de la recréation de l’armée française sur un format américain qui dote les grandes unités de pelotons d’avions d’observation d’artillerie. La greffe n’est pas immédiate, mais l’Armée de terre française termine la guerre avec plus de 400 avions légers d’observation, totalement convaincue par cette petite aviation de proximité qui lui est entièrement dévouée. La guerre d’Indochine confirme le besoin et l’Aviation légère d’observation d’artillerie s’organise, avec l’assentiment de l’Armée de l’air. Celle-ci trouve avec ces avions, qui assurent une permanence en vol au-dessus des zones d’engagement, l’interface naturelle entre les avions d’attaque au sol, qui traversent l’espace de combat en un instant, et les opérations au sol dont l’évolution demande en permanence d’évaluer les priorités et de désigner très précisément les objectifs pour éviter les tirs fratricides.
L’Alat naît en 1954, année charnière entre les guerres d’Indochine et d’Algérie. Les combats dans les Aurès consacrent un mariage très réussi entre les hélicoptères et les unités de combat qui recherchent une grande mobilité. La nécessité de maintenir des « yeux qui volent » sur le champ de bataille confirme, quant à elle, le maintien d’une flotte d’avions importante. En 1962, à la fin de la guerre d’Algérie, l’Armée de terre possède plus de 1 000 aéronefs. La guerre froide confirme elle aussi ce besoin, à partir du moment où les hélicoptères trouvent la capacité de survivre et de manœuvrer, y compris lorsque la supériorité aérienne n’est pas acquise. Les années 1980 s’achèvent avec la création des grandes unités aéromobiles et le maintien dans l’Armée de terre d’une flotte conséquente de plus de 700 appareils. Lors de l’opération Daguet, la France engage plus de 120 hélicoptères de combat en Irak, dans un style de manœuvre qui correspond aux capacités de l’Armée de terre d’alors.
Au début du siècle, cette masse d’appareils est touchée par deux réalités : un désarmement global recherché par des démocraties désireuses de percevoir enfin les « dividendes de la paix » et l’arrivée d’appareils de nouvelle génération dont les capacités décuplées remettent en cause les formats, puisqu’il est désormais possible d’espérer « faire beaucoup plus, avec beaucoup moins ».
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