Il y a deux manières de voir le matériel, celle du constructeur et celle de l'utilisateur. C'est ce point de vue du « client » que nous donne ici l'auteur. Il est un préliminaire essentiel à l'article suivant, qui est celui du fabricant, ou plutôt de l'industriel (Giat). Pour mieux exposer les besoins de l'Armée de terre, l'auteur remonte à ses finalités fondamentales, c'est-à-dire à ses missions, d'où découlent ses tâches, donc les moyens qui lui sont nécessaires. Un dialogue doit alors s'instaurer pour une conception et une réalisation des armements où toutes les contraintes sont prises en compte.
Politique de l'Armée de terre en matière d'armements
L’armée de terre est, dans le large ensemble des organismes qui participent à la réalisation de la stratégie militaire nationale, un parmi les plus importants. Dans ce but, elle a reçu des missions qui lui sont propres et elle s’est donnée, pour les remplir efficacement, une organisation et des armements. Ainsi, sa politique en matière d’armements, objet du présent article, est-elle étroitement liée aux capacités qui sont exigées d’elle dans le cadre très vaste de la stratégie militaire de la France.
Les missions de l’armée de terre
La stratégie militaire de la France est essentiellement fondée sur les capacités de dissuasion et de combat que lui confère l’existence de forces armées nucléaires et classiques qui se valorisent mutuellement. Il s’agit en fait pour les forces armées d’être aptes à assumer la défense de l’ensemble du territoire national, notamment de ses frontières et de leurs approches, et de mener, en outre, d’éventuelles interventions extérieures.
Ceci implique donc, pour l’armée de terre, qu’elle puisse intervenir tout d’abord, éventuellement, aux côtés des alliés, dans un conflit majeur sur le théâtre européen et d’y livrer un combat classique ou nucléaire d’une certaine durée ; elle doit être en mesure de détruire ou de rejeter hors du territoire national un ennemi qui tenterait d’y prendre pied, de contribuer à assurer la sécurité de l’appareil de défense et plus particulièrement des moyens nucléaires et des centres de décision et de transmissions, et enfin de participer, à l’extérieur du territoire métropolitain, à toute action que le gouvernement jugerait opportun d’entreprendre dans un cadre national ou international, en particulier pour :
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