Les choix faits pour la défense de la France n’ont pas toujours été opportuns. 1870, 1914 et 1940 sont la résultante d’illusions et d’aveuglements. Or, les évolutions géopolitiques actuelles obligent à revoir notre doctrine basée sur une dissuasion aux concepts vieillissants, sans oublier l’importance du théâtre national.
La dissuasion, une fonction globale
Deterrence, an Overall Function
The decisions made for the defence of France have not always been opportune. The events of 1870, 1914 and 1940 resulted from illusions and distractions. Current geopolitical developments should compel us to review our defence doctrine, one based on ageing concepts of deterrence, and not forget the importance of the home theatre.
Mai 1940. En quelques jours, la messe est dite : l’armée considérée comme l’une des plus puissantes au monde s’effondre. Notre Ligne Maginot – que nous fûmes fiers de son excellence technique, de ses usines à énergie, de ses casemates à feux croisés, de ses tourelles escamotables ! – est contournée au nord par quelques dizaines de chars qui ne valent pas un centième de son prix. Notre système de défense est onéreux, mais lacunaire. La Wehrmacht comprend aisément la faille mortelle de notre assurance-vie censée protéger nos intérêts vitaux : elle l’exploite, nous chutons.
Nous courons aujourd’hui le même risque : celui du contournement. Par le bas, et en particulier sur notre territoire national qui, à tort, n’est plus considéré comme un théâtre d’opérations. Par le haut, parce que nous ne sommes pas capables de combattre assez longtemps la bataille de haute intensité dont la ferme conduite serait la dernière barrière avant l’apocalypse mégatonnique.
Relisons l’histoire de nos défaites : c’est le récit de nos aveuglements et de nos fausses certitudes. Alors, ouvrons les yeux et consolidons les forces dont les failles actuelles mettent à mal la crédibilité de notre dissuasion globale.
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