La recherche stratégique nécessite des compétences avec de vrais parcours professionnels et donc une relève régulière des chercheurs. L’IRSEM, depuis sa création, a directement contribué à créer les conditions du développement des « war studies » à la française, en inscrivant son action dans la durée, avec le monde académique.
La relève stratégique : les jeunes chercheurs de l’IRSEM
Strategic Changeover: the Young Researchers of the IRSEM
Strategic research requires competences and professional experience, and therefore a regular turnover of researchers. Since its creation, the Military school’s Institute for strategic research (Institut de recherche stratégique de l’École Militaire—IRSEM) has directly contributed to creating the conditions for development of French-oriented war studies through its long-term activity and its links with the academic world.
Si l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire (IRSEM) est, avec d’autres, à l’origine de La Fabrique Défense (LFD) (1), c’est parce que les jeunes font partie de sa raison d’être – en particulier les jeunes chercheurs (compris ici comme doctorants et « jeunes » docteurs au sens où leur doctorat est obtenu depuis peu de temps). L’IRSEM a quatre missions : produire de la recherche bien sûr, mais aussi contribuer à l’enseignement militaire supérieur, contribuer au débat public sur les questions de défense et, donc, favoriser l’émergence d’une nouvelle génération de chercheurs que l’on appelle la « relève stratégique ».
L’IRSEM n’est pas le premier, et certainement pas le seul, à avoir cette ambition : au moins depuis les années 1970, le ministère de la Défense a mis en place des moyens de soutenir les jeunes chercheurs, en les incitant à faire des thèses de doctorat, en les finançant, en contribuant à leur encadrement par un séminaire doctoral et l’accès à des ressources humaines et bibliographiques, et enfin en les récompensant par des prix de thèse qui contribuent aussi à les faire connaître. Cet article synthétique se limitera toutefois à la contribution spécifique de l’IRSEM et, par extension, de la Direction générale des relations internationales et de la stratégie (DGRIS) (2).
Les débuts (2009-2015)
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