L’Amiral François Dupont nous emmène à bord d’un SNLE, pour une patrouille de soixante-dix jours dans un univers clos et strictement isolé du monde extérieur. Les cent-onze hommes qui constituent l’équipage de ce Nautilus d’acier de cent-trente-huit mètres de long et douze de diamètre vivent en complète autarcie sous les ordres de leur commandant, situation que les sociologues nomment une « institution totale ». Un lieu de vie unique et très exigu où s’entremêlent les activités de travail, de loisir et de repos, réglées par le rythme implacable des quarts de deux, trois ou plus souvent quatre heures.

Seuls une organisation millimétrée et des rituels parfaitement rodés permettent de garantir le fonctionnement harmonieux de ce « système sociotechnique complexe », où l’homme et la machine sont indissociablement liés. Le SNLE est en effet l’objet matériel le plus complexe jamais construit par l’homme, constitué de plus d’un million de pièces significatives, à mettre en regard des quelques dizaines de milliers de pièces composant un avion de chasse. C’est dire si l’équipage de ce navire, isolé en mission plusieurs mois sous l’eau, doit être hautement qualifié pour garantir la permanence opérationnelle sans faille de notre dissuasion nucléaire.

Dans un style fluide bien adapté à l’ambiance feutrée du récit, François Dupont nous décrit cette vie déroulée de jour en jour, sans heurt sinon sans problème à résoudre quotidiennement.

Plusieurs encarts bienvenus viennent apporter des compléments d’information générale sur le monde méconnu des sous-marins.