Naissance de la Grèce. De Minos à Solon (3200 à 510 avant notre ère)
Naissance de la Grèce. De Minos à Solon (3200 à 510 avant notre ère)
Du roi mythique Minos à Solon, l’un des Sept sages de la Grèce ancienne, ce beau volume, richement illustré et cartographié, retrace l’histoire des mondes égéens depuis leur origine en embrassant la totalité des cultures archéologiques qui se sont succédé pendant l’âge du bronze. On assiste ainsi à la formation en Égée des premières sociétés dites mycéniennes et à l’édification de vastes monuments appelés conventionnellement « palais », qui font suite à ceux préalablement attestés en Crète. Au XIIe siècle avant J.-C., surviendront la destruction de ces bâtiments et la disparition concomitante de l’écriture liée à leur fonctionnement, le linéaire B, dont la langue transcrite était déjà du grec. Viennent ensuite les « âges obscurs », du début de l’âge du fer, d’où émergeront peu à peu des formes urbaines embryonnaires, qui donneront naissance, aux environs du VIIe siècle avant J.-C., aux entités nommées poleis (cités ou cités-États). Un même modèle civique se diffusera si largement par le biais de colonies qu’en l’espace de deux siècles des Grecs seront présents du détroit de Gibraltar à la Syrie et de la Crimée au delta du Nil, en passant par les côtes de la Turquie actuelle. Dans le même temps, la monnaie fera son apparition, ainsi qu’un nouvel alphabet emprunté très vraisemblablement aux Phéniciens.
Chemin faisant, l’ouvrage remet en cause un certain nombre d’interprétations historiographiques convenues. Ainsi, la survenance de « grandes invasions » qui expliqueraient l’arrivée massive et subite des Grecs dans l’Égée. Pour les auteurs, « on ne croit plus à l’existence, à cette date, d’un peuple dûment constitué et à l’identité clairement définie ». On peut seulement affirmer qu’ils parlent un dialecte grec, le dialecte aujourd’hui qualifié de mycénien. Maria Cecilia D’Ercole et Julien Zurbach rejettent également les notions de « miracle grec » et de « révolution hoplitique ».
Les deux auteurs ne manquent pas d’examiner en détail des questions encore débattues entre spécialistes, comme le problème des invasions doriennes ou celui des « peuples de la mer », la guerre de Troie, les origines de Sparte, le panthéon grec, etc.
Les relations diplomatiques et économiques du monde mycénien avec les autres puissances régionales (Égypte, Hittites…) ne sont pas oubliées, de même que les débuts de la littérature avec Homère et Hésiode.
Muni d’un glossaire et de tables chronologiques détaillées qui permettent de clarifier la périodisation complexe du monde grec archaïque, ce volume est à la fois un instrument de travail indispensable sur le monde égéen des premiers siècles, un ouvrage de référence et un véritable livre d’art. ♦