Gérard Araud propose un tour d’horizon du métier de diplomate et regarde rétrospectivement les grands dossiers de politique étrangère qu’il eut à vivre. La relation entre le Quai d’Orsay et l’hôtel de Brienne a également fortement évolué durant ces décennies avec un accroissement des échanges.
Préambule - Quarante ans de diplomatie
Preamble – Forty Years of Diplomacy
Gérard Araud, former French Ambassador to the United States, offers an exposé of the profession of the diplomat and has a look back at the major foreign policy matters with which he has been involved. The relationship between the Quai d’Orsay (the Foreign Affairs Ministry) and the Hôtel de Brienne (the Armed Forces’ Ministry) has developed considerably over the decades, and has resulted in improved communication.
Il a changé de multiples manières *. D’abord, parce que les contacts entre capitales se font désormais beaucoup plus directement sans passer par les ambassades. Les moyens de communication protégés permettent au conseiller de sécurité nationale américain d’appeler son homologue français sans avoir à passer par l’ambassadeur. Il s’agit d’une réduction du rôle politique des ambassadeurs.
Ensuite, le traitement de l’information est différent. Il y a quarante ans, l’information était rare. Internet n’existait pas. Le travail du diplomate était plutôt de chasser l’information rare. Tandis qu’aujourd’hui, avec les médias sociaux, l’information est surabondante. Nous sommes passés du traitement d’une information rare au tri d’une information surabondante.
Enfin, nous sommes passés d’une diplomatie des chancelleries, du secret, traitée par une poignée de politiques et de diplomates, à des sociétés plus démocratisées qui fonctionnent en réseau. Il s’agit d’une évolution de long terme. Aujourd’hui, la vieille problématique opinion publique/politique étrangère est beaucoup plus prégnante et plus difficile à traiter. Le secret des chancelleries est devenu en grande partie illusoire, comme en témoigne notamment l’affaire WikiLeaks. Dans les réunions à Paris, tout le monde utilise son téléphone portable pour enregistrer et twitter. La capacité à diffuser l’information est beaucoup plus grande qu’auparavant, où il fallait prendre des notes, puis faire un compte rendu envoyé ensuite par papier à quelques personnes. Maintenant, il suffit de pousser sur un bouton et quinze personnes sont informées.
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