Les zones grises, notamment dans les espaces maritimes, constituent un terreau fertile pour des confrontations hybrides entre des acteurs souvent anonymes. De fait, la mer permet cela, déstabilisant et fragilisant notre souveraineté. Il est nécessaire d’y consacrer des moyens pour agir dans ces nouvelles aires de conflictualité.
En deçà de la guerre, au-delà de la paix : les zones grises
Not Quite War, but not Peace Either—the Grey Zones
Grey zones, especially maritime ones, are fertile territory for hybrid confrontations between players that are often anonymous. Indeed the sea is ideal for such confrontations that de facto destabilise and undermine our sovereignty. We need to assign adequate assets in order to act in these new areas of potential conflict.
Il y a dix ans, le torpillage en haute mer de la corvette sud-coréenne Cheonan faisait 46 morts. Cet incident était sans aucun doute de nature militaire, violent et sophistiqué ; pourtant, il n’a jamais été officiellement revendiqué et n’a donné lieu à aucune réponse militaire conventionnelle.
De telles actions, indiscutablement offensives, mais délibérément conduites en dehors des limites traditionnelles de la guerre, posent une question de nature certes juridique, mais à laquelle il convient d’apporter des réponses de niveau politico-militaire.
Les architectures multilatérales de sécurité modernes sont notamment conçues pour élever le coût politique et militaire d’une agression armée. Ainsi, aujourd’hui, la Charte des Nations unies, complétée de divers instruments juridiques, rend la guerre, sinon illégale, du moins plus difficile à justifier. Par ailleurs, la dissuasion nucléaire promet des dommages inacceptables à qui s’attaque aux intérêts vitaux des nations qui la mettent en œuvre. Les alliances, comme l’Otan et l’UE, possèdent une clause, rendue publique, de solidarité collective en cas d’attaque d’un de leurs membres. Enfin, les interdépendances économiques, y compris entre puissances antagonistes, rendent les affrontements directs plus coûteux.
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