L’irruption du numérique bouleverse la conception et la conduite des opérations. L’infovalorisation arrive à maturité pour préparer le combat collaboratif, transformant les modes tactiques et accélérant le tempo opératif. Toutefois, la question des ressources humaines et capacitaires demeure essentielle pour parvenir à ce modèle.
Demain des opérations collaboratives ?
The Future of Collaborative Operations
Digitisation is shaking up the planning and conduct of operations. Better use of information means better preparation of collaborative combat, changes in modes of operation at the tactical level and acceleration of operational tempo. Nevertheless, human resources and capacity remain essential factors in order to achieve all of that.
L’arrivée des moyens Scorpion (synergie du contact renforcée par la polyvalence de l’infovalorisation) dans l’Armée de terre, ainsi que des programmes Connect@Aero et Axon@V pour l’Armée de l’air et la Marine nationale (1), conclut un cycle de numérisation des forces par l’apport de l’infovalorisation avec l’arrivée à maturité du « combat collaboratif ». De nouvelles possibilités tactiques apparaissent. Le mouvement va s’accentuer par une intensification des connexions et des automatismes entre armées, transformant progressivement le combat collaboratif en opérations collaboratives.
De l’infovalorisation au(x) combat(s) collaboratif(s)
Les programmes d’armement entrant progressivement en vigueur conduisent les armées à la maîtrise de l’infovalorisation. Celle-ci a pour objet l’adaptation des forces aux moyens numériques renforçant l’interconnexion par l’introduction de nouveaux moyens de localisation et de communication, pour une cartographie plus performante des forces amies et surtout une adaptation des renseignements en temps réel. Loin d’être uniquement une variable technique, cet apport numérique, qui assure le socle des opérations réseau-centrées, est surtout pensé par les armées comme réalisant de nouveaux modes d’action tactique, autour d’un concept : le combat collaboratif.
Avenir tactique de l’ensemble des forces armées, avec pour objectif de fournir une action synchronisée des capacités sur une zone. Néanmoins, le terme ne fait pas l’objet d’une définition unique. Celle-ci varie selon l’armée la mettant en œuvre. Pour les forces terrestres, on parle de « dimension tactique de supériorité sur le champ de bataille » (2), quand l’Armée de l’air envisage le combat collaboratif en tant que la « coopération des plateformes par la connectivité renforcée pour parvenir à un système global de performance tactique » (3), et que la Marine parle de veille collaborative navale « visant à mettre en réseau toutes les unités d’une force navale, pour fournir une situation tactique partagée et prédictive, afin de démultiplier les effets » (4). Il s’agit pour la Royale de la première étape menant à terme au combat collaboratif naval (CCN) afin de réduire les délais de « réaction, détection, classification, engagement » pour l’ensemble d’une force à la mer. De leur côté, les industriels disposent de leurs propres interprétations, qui définissent un type de combat collaboratif en fonction du matériel en développement, avec les divergences d’appréciation que cela peut impliquer.
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