Le processus d’élargissement et d’intégration a vu participer les anciens pays de l’Est à la démocratisation des régimes. Cependant, les mentalités entre l’Est et l’Ouest sont très différentes, laissant pour l’Est une impression de supériorité de l’Ouest. Si la réunification européenne a été un succès, il faut désormais la prolonger.
La « Jeune Europe » au sein d’une grande Union
Young Europe Within a Larger Union
The process of expansion and integration has seen the democratisation of the regimes of former Eastern Bloc countries. Mentalities in Eastern and Western countries nevertheless remain vastly different, leaving the East with an impression of a ‘superior’ West. Whilst European reunification has been a success, we now need to take it further.
La chute du mur de Berlin a lancé une longue période de retrouvailles entre deux parties de l’Europe. Celle située à l’ouest se considère comme gardienne des valeurs essentielles et fondatrices de l’Union européenne. Celle située à l’est du mur de Berlin refuse toute identification avec l’Est qui symbolise toujours un monde hostile et non européen. Souvent nommée comme « Jeune Europe » ou « Autre Europe », elle se voit au centre du continent, voire au cœur de l’histoire européenne. Elle est le deuxième poumon sans lequel le souffle demeure faible. Elle est jeune, car – au moins au cours du siècle dernier – sa résistance à l’occupation totalitaire soviétique a été avant tout portée par les jeunes gens : le printemps de Prague, la révolution chantante dans les pays baltes, les jeunes étudiants manifestant sur la place de Maidan à Kiev, pour ne citer que quelques exemples. C’est aussi la jeunesse qui aujourd’hui proteste contre des montées du conservatisme dans ces pays. Elle demeure profondément européenne et pour elle, l’Europe demeure un projet unique et innovant qui progresse et qui est appelé à évoluer à l’avenir. La place de l’Europe centrale y est naturelle et en même temps une relation complexe persiste.
La richesse apportée par l’Europe centrale, pas toujours comprise en Europe occidentale
Lorsqu’en 1989 le mur de Berlin tombe et – en 1991 – l’URSS est dissoute, les pays de l’Europe centrale et orientale respirent l’air frais de la liberté qu’il ne faut plus défendre au risque de périr. Leurs regards se tournent naturellement vers l’ouest de l’Europe qui incarne selon eux tout ce dont ils ont été privés pendant les longues décennies de domination communiste. À cette étape, on met de côté les souvenirs douloureux de l’après-guerre avec le pacte de Varsovie, désastreux pour eux. Sortis du joug communiste, ils ne peuvent voir l’Union européenne que comme une protectrice de leur liberté enfin retrouvée. L’Europe est assimilée aux droits de l’homme, à la garantie des droits fondamentaux, à la protection contre la corruption, à l’innovation, aux réformes et à la prospérité. Mais plus encore, dans l’intégration à l’Union européenne on perçoit le retour dans la famille européenne, le choix de la civilisation à laquelle l’ensemble de ces pays se sent appartenir depuis les origines, depuis les siècles lointains.
Notamment, dans son désir d’intégration à l’Union, l’Europe centrale faisait un choix de civilisation tout en apportant également une richesse défendue et fortifiée pendant toute la période de la résistance aux totalitarismes. C’est l’esprit de liberté, la défense de la culture européenne face au communisme, l’humanisme et la valeur de la personne défendus face à la terreur et sous la menace de l’extermination.
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