La compétition maritime est vive et s’accompagne d’une conflictualité navale où le harcèlement de navires de combat est une réalité. Le risque de confrontation nécessite donc de s’y préparer en s’appuyant à la fois sur la technologie, mais aussi sur la maîtrise de la tactique pour ne pas subir et affirmer ainsi sa volonté.
Vers une nouvelle ère glaciaire ? Le durcissement de la compétition militaire dans l’espace maritime
A New Ice Age in the Offing? The Ramping Up of Military Competition at Sea
Competition is alive and well at sea, bringing with it conflict and interference by, and of warships. In order not to suffer from the risk of confrontation forward preparation is needed that calls not only on technology but also on tactical expertise in order to affirm political will.
Le temps change. L’anticyclone des dividendes de la paix s’éloigne et l’horizon se charge progressivement de nuages sombres : le délitement accéléré de l’ordre international, l’affirmation de souverainetés désinhibées et l’obscurcissement des espaces informationnels sont l’écume d’un accroissement des rapports de force qui se cristallise notamment dans les espaces libres, où les frontières sont difficiles à surveiller et la réglementation difficile à appliquer – quand elle existe.
Sur l’échiquier des mers du monde apparaissent des stratégies de « pat » (1) qui frisent le point de rupture en nous privant de réponse légale. Des puissances conquérantes se risquent aux jeux de l’hybridité, du fait accompli ou de l’ambiguïté en pariant qu’aucun acteur n’osera risquer un conflit des grandes puissances sur de petits enjeux. En parallèle, les espaces maritimes se militarisent massivement, accroissant directement les risques d’escalade. Dans ce contexte, l’éventualité du combat naval redevient plausible (2).
Dès lors, comment faire face au raidissement des postures navales et au durcissement de la compétition en mer ? Comme l’équipage d’un navire qui s’apprête à appareiller procède à une « ronde d’arrimage », il convient de prendre conscience du retour possible de la conflictualité ouverte dans les espaces maritimes avant d’imaginer les perspectives qui nous permettront, demain, de gagner en mer.
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