L’organisation de notre défense repose largement sur la conception gaullienne inscrite dans l’ordonnance de 1959 puis décliner notamment dans les Livres blancs et la Revue stratégique. Il faut cependant mieux appréhender les nouveaux enjeux de la sécurité et de la continuité de la vie de la nation, susceptible d’être déstabilisée.
Assurer la sécurité de la nation : la question de l’organisation de la défense nationale
Ensuring the Security of the Nation: Organisation of National Defence
The organisation of our defence is broadly the result of de Gaulle’s concept, enshrined in a 1959 edict and subsequently detailed and updated in Livres blancs (defence White Papers) and Strategic Review. We nevertheless need to have a better grasp of the new challenges of security and of continuity of the life of the nation in an era sensitive to destabilising factors.
À chaque étape de la réflexion sur la défense, à chaque crise, intérieure ou extérieure, au moment d’un changement politique, la question de notre organisation de défense et de sécurité est posée : en termes d’élévation du seuil de sécurité sur le territoire et à l’extérieur de celui-ci, préoccupation majeure de nos dirigeants, mais aussi et quelquefois surtout en termes de capacité de notre système à mettre en cohérence l’ensemble des politiques publiques qui concourent à la sécurité de la nation.
L’organisation gouvernementale en matière de défense et de sécurité remonte, pour l’essentiel, aux années 1960. Elle découle de l’ordonnance de 1959 et des textes qui l’ont accompagnée ; elle est le produit d’une réflexion dont les origines datent de l’entre-deux-guerres ; elle porte la trace et la marque de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre froide (1).
Au cœur de ce travail : le général de Gaulle. D’abord parce que, revenu aux affaires, il est devenu chef de l’État et donc chef des armées. Ensuite, parce qu’il a personnellement rédigé des pans entiers de l’ordonnance de 1959 et des décrets de 1961 qui refondent l’organisation de la défense nationale. Enfin, parce que l’une de ses affectations l’avait conduit, dans les années 1930, au Secrétariat général de la défense nationale (SGDN) et que ses fonctions de l’époque l’amenèrent à tenir la plume de la loi du 11 juillet 1938 sur l’organisation de la nation pour le temps de guerre, travail dans lequel il puisa une bonne part de ses réflexions postérieures (2), ainsi que de l’expérience tragique de l’« étrange défaite » de mai-juin 1940 (3).
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