La radicalisation djihadiste peut être abordée sous plusieurs angles, au final complémentaires pour comprendre ce mouvement qui a conduit aux actions terroristes ces dernières années. Cette approche plurielle est indispensable pour analyser un phénomène de grande ampleur générateur d’une violence aveugle qui doit être combattue.
La dimension plurielle du phénomène de radicalisation djihadiste violent
The Many Facets of Violent Jihadist Radicalisation
There are several, broadly complementary lines of approach to understanding the movement of jihadist radicalisation that has led to terrorist action in recent years. Such a multi-faceted approach is essential for the analysis of a far-reaching phenomenon that leads to indiscriminate violence and which must be beaten.
À propos du radicalisme violent et des attentats multiformes associés, plusieurs explications ont dominé temporellement le champ des études. À chaque fois, un tropisme spécifique y fut associé en « ignorant totalement ou partiellement » les autres causes. Dans un premier temps, on se concentra sur l’explication géopolitique de la menace djihadiste pour ensuite alimenter le débat à propos des difficultés sociales (1) explicitant le passage à l’acte mortifère. Il fut ensuite question de la dimension religieuse de l’action, y compris le pourquoi des actions suicides. L’explication fut ensuite élargie aux aspects psychologiques, psychanalytiques et psychiatriques (« Sont-ils fous » ?) pour, au final, en venir à la dimension culturelle et idéologique.
Dans cet espace fortement polémique s’affrontèrent plus particulièrement les adeptes de l’explication sociale et des discriminations explicitant sinon « excusant » les actions violentes (culture de l’excuse) associées à ces frustrations tandis que d’autres condamnaient cette vision « idéaliste » de « l’excuse » en invoquant plutôt une confrontation globale : « Une guerre religieuse et civilisationnelle. » Et pour complexifier le tout, des études mirent en avant l’approche anthropologique. Toutefois, le processus de radicalisation et d’islamisation ne peut être appréhendé par une seule discipline académique.
Ce n’est que plus récemment qu’un effort de synthèse pluridimensionnelle et pluriexplicative est apparu, associant les différentes explications et surtout en considérant, sous la forme d’études empiriques et de manière spécifique, le parcours de chaque radicalisé. « Les ressorts de ce phénomène et des trajectoires de radicalisation sont protéiformes, multifonctionnels et touchent des profils variés, aux origines sociales diverses, pas toujours pour les mêmes raisons (2). » Bien évi demment, derrière les spécificités personnelles, nous pouvons aussi tenter de poser le principe global de l’idéologie. Facteur qui semble aujourd’hui être la porte d’entrée à contrecarrer pour lutter contre ces actes barbares.
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