La bombe atomique a irrigué la culture populaire tant dans le cinéma, la littérature ou la musique. Il suffit de rappeler les thématiques de plusieurs James Bond ou récemment Le Chant du Loup pour comprendre cet intérêt d’un enjeu aussi militaire que politique, et qui mérite d’être étudié sous l’angle des War Studies.
Imaginaires nucléaires : une autre manière de parler de dissuasion
The Nuclear Imagination—Another Way of Talking Deterrence
The atomic bomb has fed popular culture in the cinema, in literature and in music. One has only to think of a number of James Bond stories or, more recently, of the film Le Chant du Loup (The Wolf’s Call), to understand the interest in the military and political stakes involved. The topic merits analysis from the point of view of war studies.
Le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) et l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire (Irsem) ont pris l’initiative d’un colloque sur les « Imaginaires nucléaires » le 11 décembre 2019 dans l’idée de présenter le nucléaire autrement en s’adressant au plus grand nombre. Si le lectorat de Lucien Poirier se chiffre en milliers, James Bond fait des millions d’entrées. Direction la Bibliothèque Nationale de France dans laquelle une quinzaine d’intervenants, cadres du CEA, analystes, artistes, photographes, cinéastes, historiens, critiques de films et journalistes avaient été invités sur l’estrade pour nous faire partager, son et images à l’appui, leur vision sur le thème de ce colloque (1).
La culture populaire (cinéma, série télévisée, musique, roman, art plastique, bande dessinée, jeux vidéo) s’est emparée de l’atome dès 1945. À y regarder de près, la venue de la thématique nucléaire dans l’univers artistique prolonge l’attrait des intellectuels – écrivains, philosophes – qui nous questionnent sur la technologie et son effet sur l’humanité. C’est dans les pays de liberté, les espaces où l’artiste est libre de ses choix, que l’atome trouve son espace d’inspiration, pour le soutenir ou le contester. La culture populaire de l’atome est un espace d’expression qui évolue entre les lieux du débat politique, la réflexion stratégique et l’attente des sociétés de consommation.
La culture populaire de l’atome avant la « bombe »
Les imaginaires nucléaires font écho aux angoisses et espoirs du moment. La France rejoint ainsi les Américains qui abordent sans tabou l’Atomic Pop Culture. Il y a les livres, le cinéma, mais également les musées : le musée national de l’histoire de la science nucléaire à Albuquerque et le musée national des tests atomiques à Las Vegas qui nous accueille avec la silhouette de Lee Merlin, Miss Atomic Bomb, 1957.
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