75e anniversaire de la capitulation sans condition du Reich : 8 ou 9 mai ? De fait, il y eut une première signature le 7 mai à Reims, effective le 8 puis une nouvelle cérémonie imposée par Staline le 8 à Berlin. Derrière cette volonté de Moscou, il y avait une volonté politique et l’ambition de se présenter comme la puissance vainqueur.
La capitulation allemande : le 8 ou le 9 mai ?
German Capitulation: Was it on 8 or 9 May?
Is the 75th anniversary of the unconditional capitulation of the Reich on the 8th or 9th of May? The fact is that there had been an initial signature on 7 May in Reims, that was effective from 8 May, but then a further ceremony was imposed by Stalin on the 8th in Berlin. Behind Moscow’s move was the political desire and ambition to promote itself as the vanquishing power.
Les pays occidentaux, dont la France, célèbrent la capitulation allemande à la fin de la Seconde Guerre mondiale le 8 mai, les Soviétiques d’abord, les Russes maintenant le font le 9. Qu’est-ce qui explique cette apparente anomalie qui, encore aujourd’hui, n’est pas sans signification : il suffit de regarder la parade moscovite du Jour de la Victoire et d’écouter le discours que le président Poutine tient à cette occasion pour s’en rendre compte. Deux commémorations pour une victoire ? Ou pour deux victoires concomitantes mais séparées ?
Sur le moment, soulagement et allégresse
Mais évitons pour commencer l’hypercritique historique : ce qui domine ces jours-là, c’est la joie et le soulagement. Bien sûr, c’est la fin de la guerre (en Europe, pas en Asie, les Anglo-Saxons ont, là, une autre perception que leurs alliés européens), c’est la fin d’une guerre totale qui a entraîné un degré de mobilisation et de privations, de sacrifices, de deuils, de massacres, que l’on a du mal à se représenter aujourd’hui.
De plus, on le perd trop souvent de vue, c’est le soulagement devant l’échec du projet national-socialiste de « nouvel ordre européen ». On a tendance à penser aujourd’hui qu’il n’y en avait pas, en dehors de billevesées incohérentes d’Hitler. C’est une erreur, la recherche historique de ces dernières années le montre. Une Europe dirigée de Berlin, dominant le Moyen-Orient et l’Afrique, transformant l’Europe slave en colonie, une Europe antisémite, autarcique, anticapitaliste, anticommuniste, antilibérale, anti-anglo-saxonne : c’était un projet cohérent, dans lequel de nombreux milieux allemands (en dehors même des nazis) et beaucoup d’Européens (en dehors même des pays fascistes ou dictatoriaux) se reconnaissaient depuis les années 1930, et parfois avant.
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