Bien que le développement de systèmes de combat aériens futurs constituât un projet partagé suite au Sommet de Lancaster House en 2010, la France et le Royaume-Uni sont désormais engagés dans des projets alternatifs. Le Royaume-Uni, l’Italie et la Suède collaborent sur le Tempest, tandis que la France, l’Allemagne et l’Espagne travaillent ensemble sur le Scaf, un système conjoint de combat aérien du futur, malgré des besoins comparables et des calendriers similaires… Nous pouvons nous demander si une telle configuration est tenable au niveau tant national qu’européen.

Les systèmes de combat aériens représentent l’une des capacités militaires les plus symboliques, en particulier pour les pays producteurs d’armes. Cependant, l’acquisition de ces capacités apparaît de moins en moins réalisable dans une approche qui serait purement nationale. Mutualiser les efforts entre le plus grand nombre d’alliés devrait constituer une solution évidente. Cependant, la France et le Royaume-Uni ont déjà échoué à développer ensemble une nouvelle génération d’avions de combat, lorsque la France est sortie du projet Eurofighter (impliquant aussi l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne) pour développer seule le Rafale dans les années 1980 ⁽¹⁾.

Doit-on craindre que l’histoire se répète à nouveau ? Dans quelle mesure les transformations technologiques et industrielles peuvent-elles favoriser une autre manière de coopérer qui échappe aux limites traditionnelles de la coopération dans l’armement ?