Puissance spatiale depuis plusieurs décennies, la France a très tôt identifié le milieu extra-atmosphérique comme un facteur structurant de puissance, essentiel à son autonomie d’appréciation de situation, de décision et d’action, et a fait le choix d’inscrire son effort dans la durée. De ce point de vue, l’année 2019 a constitué un tournant dans l’histoire de notre politique spatiale de défense, sans pour autant marquer une rupture. À l’heure où l’utilisation de l’espace connaît une révolution à la fois commerciale, industrielle et géostratégique, la Stratégie spatiale de défense publiée l’an dernier revisite le modèle spatial français et traduit surtout l’accession à un niveau plus élevé de maturité et d’ambition qu’il convient d’assumer au vu des nouveaux défis, notamment sécuritaires, et des opportunités de l’espace extra-atmosphérique.

Alors que celui-ci est plus que jamais essentiel à notre sécurité et au bon fonctionnement de notre société, les tensions croissantes qu’on y observe nous obligent à aller plus loin et notamment à voir dans la maîtrise de l’espace une nécessité et un impératif de premier ordre pour la défense et la sécurité de notre pays.

Dans cette perspective, la stratégie spatiale de défense souhaitée par le président de la République et élaborée par un groupe de travail interministériel piloté par la ministre des Armées traduit fondamentalement une double ambition et filiation sur laquelle il me semble important de revenir brièvement en tant que directrice générale des relations internationales et de la stratégie du ministère des Armées.