La question de l’autonomie stratégique européenne a été soulevée à l’occasion de la pandémie de la Covid-19, démontrant une faible résilience des pays de l’Union européenne. Un effort doit être réalisé par tous pour faire converger les différentes approches de ce principe si important pour l’avenir.
Autonomie stratégique européenne : comment faire adhérer à ce principe ?
European Strategic Autonomy: how to Achieve Commitment to the Principle?
The question of European strategic autonomy was raised as the Covid-19 pandemic struck and demonstrated the low resilience of member countries of the European Union. Effort must be made by all to bring together the different approaches to this principle, which is so important for the future.
Si le concept d’une autonomie stratégique a été inscrit dès 2016 dans la Stratégie globale de l’Union européenne, force est d’admettre qu’il n’existe pas, au sein de l’Union, une compréhension commune de ce principe qui aurait permis de le développer concrètement. Pourtant, ce concept est au cœur de l’actualité. Il apparaît, dès 2017, comme une ambition nationale forte portée par le président de la République. Il semble ensuite fragilisé par le Brexit, puis remis au cœur des préoccupations nationales et européennes par la pandémie de la Covid-19. À l’heure où l’idée d’une conférence sur l’avenir de l’Europe, reprise par la présidente de la Commission européenne, Mme Ursula von der Leyen, est en passe d’aboutir, une réflexion sur les stratégies d’influence, de nature à faire adhérer nos partenaires européens au concept d’autonomie stratégique européenne, s’avère être d’une actualité brûlante. Avant d’envisager des solutions visant à renforcer l’adhésion à ce concept, il convient d’étudier les causes profondes des divergences et les rouages disponibles pour mettre en place une stratégie d’influence.
De multiples définitions de l’autonomie stratégique à l’image des menaces perçues
Une tentative de définition de l’autonomie stratégique révèle trois axes majeurs qui lui sont couramment associés : la liberté d’appréciation, la liberté de décision et la liberté d’action. Ces axes supposent aussi la maîtrise de principes fondamentaux tels que l’accès permanent à une information sûre et pleinement maîtrisée ; la capacité à prendre une décision dans des délais adaptés et en complète autonomie ; et, enfin, la faculté d’agir quand on le désire avec des moyens adaptés. Ainsi, le concept d’autonomie stratégique, associé aux principes d’autonomie d’appréciation de la situation, de décision et d’action prend une dimension particulière dans le domaine militaire auquel il est le plus souvent associé.
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