L’environnement géopolitique international précaire oblige à réfléchir aux conditions de remontée en puissance de nos armées. La mobilisation, qui a été le pilier historique, avec plus ou moins de succès, ne répond plus aux besoins actuels. Il faut préparer les outils pour renforcer la résilience de la nation face à une crise majeure.
Penser la mobilisation
Thoughts on Mobilisation
The precarious international geopolitical environment compels us to consider the conditions for build-up of our armed forces. Historically, mobilisation has been the pillar for achieving this with greater or lesser success, but it no longer meets current requirements. We need to prepare the mechanisms for reinforcing the nation’s resilience when faced with a major crisis.
En 1914, le plan XVII prévoit l’augmentation massive des effectifs et la concentration des troupes via l’acheminement par chemin de fer. Chaque homme possède une feuille de route lui indiquant sa date d’appel et le trajet pour rejoindre le dépôt où il sera habillé, équipé et armé. Tout est organisé. En 1939, cinq millions d’hommes sont mobilisés. Mais l’impréparation est totale. Un an plus tard, c’est la débâcle.
En 2020, l’Armée de terre est engagée dans sa remontée en puissance opérationnelle en se préparant au combat de haute intensité, rendu probable par la mutation des conflits et l’incertitude des évolutions du contexte mondial. Être prêt implique la capacité d’action et d’anticipation. Compte tenu des formats des armées modernes, un conflit majeur entre des puissances étatiques, dans un contexte de guerre totale dont la probabilité est faible, mais pas nulle, nécessiterait probablement de mobiliser.
C’est pourquoi il est légitime de s’interroger sur ce processus, qui consiste à prendre les dispositions pour assurer la sécurité du territoire et de la population. Juridiquement, selon l’ordonnance du 7 janvier 1959, l’État peut décréter en conseil des ministres la mobilisation générale en cas de conflit majeur ou de menace portant sur une partie du territoire ou une fraction de la population. Militairement, cela consisterait à rassembler les troupes et le matériel afin de répondre à la crise. Plus généralement, cela reviendrait à unir les forces vives du pays dans tous les champs d’activités concourant à la défense nationale.
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