La guerre transforme le combattant et ceux qui y sont confrontés plus ou moins directement. L’impact psychologique est loin d’être négligeable et s’inscrit dans la durée avec des réactions individuelles contrastées. Aujourd’hui encore, les combats de nos soldats peuvent provoquer des troubles comme l’ennui après…
Ce que la guerre fait au combattant
What War does to the Combatant
War changes the combatant and others who are confronted by it directly or indirectly. The psychological impact is far from negligible, is long lasting and provokes greatly differing individual reactions. It is still the case today that our soldiers’ combat experiences can lead to troubles and post-combat tedium.
Pour un soldat, la guerre c’est d’abord le combat, c’est-à-dire la pénétration et l’évolution dans une bulle de violence où la mort, donnée ou reçue, est au centre. Comme un objet à très forte gravité modifiant les lois de la physique, cette présence de la mort déforme les êtres qui s’en approchent. La gestion de cette déformation, avant, pendant et après les combats, est au cœur de toute l’organisation de chaque armée.
Pile ou face
Tout part d’un minuscule organe placé au milieu du cerveau. La manière dont l’être humain réagit à un danger dépend de l’interaction de plusieurs systèmes nerveux. Lorsqu’elle décèle un danger, l’amygdale cérébrale placée dans le système limbique, déclenche immédiatement une alerte vers des circuits nerveux rapides. Les ressources du corps sont alors automatiquement mobilisées par une série d’ordres bioélectriques et des sécrétions chimiques. Cette mobilisation se traduit par une concentration du sang sur les parties vitales au détriment des extrémités, ainsi que par une atténuation de la sensation de douleur. Surtout, elle provoque une augmentation du rythme cardiaque afin de permettre des efforts physiques intenses. C’est le début de la transformation évidemment d’autant plus forte et intense que la peur est grande.
Quelques fractions de seconde plus tard, l’alerte de l’amygdale atteint le néocortex. Il s’agit alors d’effectuer un jugement de la situation et de répondre plus ou moins explicitement à la question : est-ce que je suis capable de faire face à la situation ? De la réponse donnée à cette question dépend toute la suite.
Il reste 86 % de l'article à lire
Plan de l'article