L’indépendance et la souveraineté sont des concepts et des réalités différentes même si la relation est étroite entre les deux. Cela oblige à avoir à la fois une vision claire de notre indépendance et la volonté politique de consolider une souveraineté parfois malmenée récemment, notamment dans certains programmes européens.
Indépendance et souveraineté : les mots et les choses
Independence and Sovereignty: the Words and the Reality
Independence and sovereignty, though closely related in concept, differ somewhat in reality. Because of this, we need to have a clear image of our independence and at the same time the political will to consolidate our sometimes indifferently-managed sovereignty, especially when considering certain European programmes.
Indépendance et souveraineté : deux mots pour deux choses. Deux choses qui ne sont pas sans relation l’une avec l’autre, mais qui sont bien différentes l’une de l’autre. Les confondre en confondant les mots c’est la quasi-certitude de les perdre toutes les deux. Ce sont les mots qui font exister les choses. Et ces deux mots de souveraineté et d’indépendance font exister les deux choses par lesquelles les peuples et les nations manifestent leur présence dans le monde.
De quoi nous parle la souveraineté ? D’un rapport à nous-mêmes : en tant que personne, en tant que peuple. Prenons la phrase de Malraux : « La défense nationale, c’est la volonté de se défendre ». Cette volonté n’appartient qu’à nous-mêmes.
L’esclave de Camus dans L’Homme révolté dit toujours « oui ! », comme tous les esclaves, jusqu’à ce qu’il se révolte et dise « non ! », quitte à en mourir, parce qu’à ses yeux une limite a été franchie. C’est cela la souveraineté, pour une personne ou pour un peuple, ce droit imprescriptible de dire « non ! » quand la limite est franchie, fût-ce à ses risques et périls, ultime expression de la liberté et de la dignité humaine. Le « non ! » du 18 juin et celui de Jeanne d’Arc, comme disait Malraux, celui de la Grèce à la Perse, celui de toutes les résistances nationales, celui par lequel, dans l’histoire, tous les peuples opprimés se sont libérés.
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