Le retrait précipité des États-Unis d’Afghanistan à l’été 2021 traduit certes une forme de défaite tactique pour un cycle commencé le 11 septembre 2001, mais surtout une rupture de l’ordre international et l’émergence d’un monde éclaté, divisé par la rivalité sino-américaine.
L’Afghanistan : acte fondateur d’une rupture internationale ? (2/2)
Afghanistan: the Founding Act of International Breakdown?(2/2)
The hurried retreat of the United States from Afghanistan in the summer of 2021 clearly bears witness to a form of tactical defeat in the cycle that began on 11 September 2001, and more so to a breakdown in international order and the emergence of a splintered world, one divided by Sino-American rivalry.
Le retour des taliban a donné le sentiment d’une entrée de plain-pied dans une nouvelle réalité du monde, dans laquelle la notion du temps est courte. Elle exige une adaptation immédiate. Déjà en 2001, les événements du 11 septembre avaient conduit à l’ancrage d’une immersion violente dans le XXIe siècle.
Il s’agissait alors de s’adapter à une menace, « le terrorisme », qui exigeait de « mener la guerre globale contre la terreur ». La lutte contre un ennemi rassemblé dans un concept s’est accompagnée de nombreuses interventions militaires doublées d’une panoplie d’instruments juridiques pour asseoir les bases de ce combat tel le « Patriot Act » (1) adapté en 2001. Force est de constater que l’allocution du président Biden semble être un lointain « remake » du cadre défini et annoncé par l’Administration de George W. Bush (2) avec de nouveaux objectifs. Ils révèlent l’évolution technologique du monde : la cybersécurité, mais également l’espace et l’intelligence artificielle (IA) constituent de nouveaux champs de menaces et de dangers. La prise de conscience de l’urgence de réponse se fait conjointement avec la définition d’un adversaire étatique : la Chine.
Voilà bien pourquoi le retrait américain est moins un repli qu’un indispensable redéploiement, pour Washington, sur des priorités qui vont conditionner la puissance à venir. Les théâtres d’opérations locaux paraissent secondaires. Ils ne remettent pas en cause l’ensemble de la construction internationale.
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