Trente ans après le délitement de la Yougoslavie, l’Europe s’y est beaucoup investie et reste active en s’efforçant de développer des instruments efficaces, permettant de contrer les tentations nationalistes. La crise en Ukraine a accéléré cette nécessité pour préserver une paix qui reste fragile.
Les Balkans occidentaux et la sécurité de l’Europe : enjeux et réponses des Européens
The Western Balkans and the Security of Europe: the Stakes and European responses
Thirty years after the cleavage of Yugoslavia, Europe has invested much, and remains active through its efforts to develop effective instruments to counter nationalist leanings. The crisis in Ukraine has boosted the need to maintain this action in order to preserve an ever-fragile peace.
La mort de Josip Broz Tito le 4 mai 1980 à Ljubljana marque, dans la réalité, le début de la fin de la Yougoslavie, l’exacerbation des tensions ayant abouti à des guerres, dont celle, terrible, de Bosnie-Herzégovine (la liste des atrocités est longue, mais pensons au siège de Sarajevo ou au génocide de Srebrenica), avec laquelle l’Europe, ce qui est devenu l’Union européenne (UE) et le monde se collettent encore même si l’accord de paix négocié à Dayton (Ohio, États-Unis) et conclu le 14 décembre 1995 à Paris a arrêté le conflit.
À partir du Sommet entre l’UE et les Balkans occidentaux à Brdo pri Kranju, mon intervention s’articule autour de la relation de l’UE et ses États-membres avec les Nations unies, l’organisation universelle intergouvernementale regroupant des États et où une organisation internationale sui generis, d’intégration telle que l’UE, a une place limitée et, en l’occurrence, un statut d’observateur (cf. résolution 65/276 du 3-V-2011, difficile à négocier, de l’Assemblée générale des Nations unies sur la « participation de l’UE aux travaux de l’Organisation des Nations unies »).
• Sommet de Brdo pri Kranju du 6 octobre 2021 sous présidence slovène du Conseil de l’Union européenne (États-membres de l’UE, dirigeants des [États des] Balkans occidentaux et diverses « parties prenantes régionales et internationales ») : à retenir notamment la réaffirmation, sans esquisse de calendrier, de « l’engagement de l’UE en faveur du processus d’élargissement et de ses décisions à cet égard, sur la base de réformes crédibles menées par les partenaires, d’une conditionnalité équitable et rigoureuse et du principe des mérites propres », l’accent sur la coopération régionale et le renforcement des relations de bon voisinage, « y compris avec les États-membres de l’UE » et l’accentuation de l’effort d’investissement (plan économique et d’investissement en matière d’environnement, instrument d’aide de pré-adhésion, IPA III) ; à relever par ailleurs le parti pris pour l’élargissement dans le programme de la nouvelle coalition gouvernementale en Allemagne, dite coalition tricolore (« Ampelkoalition » : SPD, dont celui devenu chancelier, Bündnis 90-die Grünen, avec celle nommée MAE, & FDP).
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