Après des décennies de confrontation, la fin de la guerre froide vit l’arrivée à Bruxelles des premières délégations venant de l’Est et particulièrement de Russie. La curiosité pour cette ouverture et ces visites suscita alors un intérêt médiatique fort, les Russes apparaissant comme des quasi-extraterrestres.
Quand l’Otan de l’après-guerre froide s’ouvrait à l’Est
When the Post-Cold War NATO Opened up to the East
After decades of confrontation, the end of the Cold War led to the arrival in Brussels of the first delegations from Eastern countries—from Russia in particular. Curiosity about this opening-up, the visits in particular, attracted considerable media interest at the time—the Russians seeming somewhat like extra-terrestrials.
Précédée par la rupture du pacte de Varsovie, la disparition de l’URSS, en 1991, changeait radicalement la raison d’être de l’Otan qui se retrouvait face à une Europe de l’Est redessinée et majoritairement tournée vers elle. Pendant quelques années, tant à Bruxelles, siège politique de l’organisation, qu’au SHAPE, le quartier général des militaires à Mons, la laborieuse création de divers organes de coopération, éventuel prélude à de nouvelles entrées dans l’Alliance, suscita une ambiance étonnante. L’Ukraine, où se trouvait une partie de l’ancien arsenal nucléaire soviétique, y concourrait.
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Dans les années 1990, la France a quatre ambassadeurs différents à Bruxelles : celui qui est en charge du « bilatéral », accrédité auprès du roi des Belges ; celui qui est la voix de Paris au sein de l’Union de l’Europe occidentale (UEO) (1), dont la vocation est de forger l’identité de défense des Douze ; le chef de la Représentation permanente de la France auprès de l’Union européenne (UE) ; le chef de la Délégation permanente de la France au Conseil du traité de l’Atlantique Nord (Otan). Ce dernier est le seul dont les services n’occupent pas en ville un bâtiment qui leur soit propre, puisque toutes les délégations des seize membres de l’Alliance atlantique (2) sont regroupées en son siège. Inauguré en 1967, après que l’Otan eut quitté la porte Dauphine à Paris, à la demande du général de Gaulle, ce bâtiment est situé au nord de la capitale belge, « boulevard Léopold III », en fait une autoroute urbaine conduisant à l’aéroport de Zaventem, emplacement pratique pour l’arrivée et le départ de délégations venant non seulement des pays de l’Alliance, mais aussi de l’Europe de l’Est tout au long des années où l’Otan, « privée » de la guerre froide, engage le dialogue avec les anciens membres du pacte de Varsovie.
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