La guerre en Ukraine démontre l’importance de la Défense opérationnelle du territoire (DOT). Or, celle-ci n’existe plus en France suite aux choix faits il y a un quart de siècle et qui ne répondent plus aux menaces actuelles. Repenser la défense opérationnelle de l’Hexagone doit être une priorité, d’autant plus que cela est faisable.
Une urgence : reconstruire la défense opérationnelle du territoire
An Emergency: Rebuild the Operational Defence of our Homeland
The war in Ukraine is highlighting the importance of the operational defence of home territory. Such defence no longer exists in France as a result of choices made a quarter of a century ago and which are no longer appropriate to current threats. A new look at the operational defence of mainland France is not only feasible but should be a priority.
Le conflit intra-européen qui se déroule à 2 000 kilomètres de Paris regorge d’enseignements, du stratégique au technique. Mais s’il en est un que nous devons intégrer sans délai, c’est celui de l’importance de la résilience. Sans elle, sans la force morale de la population, sans les efforts de préparation à la guerre longue consentis par l’Ukraine depuis la crise du Donbass en 2014, les forces russes seraient vite parvenues à leurs objectifs. La résilience ukrainienne a changé le cours de la guerre.
En ce qui concerne nos belles armées, elles ont certes d’immenses qualités, dont celle de l’excellence. Cependant, rationalisées « jusqu’à l’os », elles ont de nombreuses carences, la moindre n’étant pas leur manque d’épaisseur, donc justement leur manque de résilience et de capacité à durer dès lors que les opérations changeront de nature, de volume et de rythme.
Mais elles en ont une autre, beaucoup plus grave. Le système de forces est organisé sur un modèle dépassé, dont l’économie générale – sculptée par un imperium administratif obsédé d’efficacité gestionnaire plus que de finalité opérationnelle – n’a pas varié depuis un quart de siècle, au contraire de l’environnement. Les risques ont muté au point de devenir menaces, mais le modèle de forces est resté identique, ne subissant que de marginales évolutions, techniques et non stratégiques.
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