En 1975, l’Acte final d’Helsinki marquait une étape décisive dans le processus de dialogue entre le bloc occidental et le pacte de Varsovie dirigé par l’URSS. Or, aujourd’hui, tous les principes posés alors semblent remis en cause, d’autant plus qu’une nouvelle puissance, la Chine, se veut être reconnue.
L’Acte final d’Helsinki : un accord historique, vestige d’une époque révolue
The Helsinki Final Act: an Historical Agreement and Vestige of a Past Era
The Helsinki Accords of 1975 were a decisive step in the process of dialogue between the Western bloc and the USSR-led Warsaw Pact. Today, it would seem that the principles then agreed are being called into question, especially since a new power, China, seeks to be recognised as such.
La guerre lancée en Ukraine par la Fédération de Russie le 24 février 2022 viole de manière patente un certain nombre de traités et d’accords internationaux, notamment l’Acte final d’Helsinki signé en 1975 par l’ensemble des pays du pacte de Varsovie et de l’Otan. Ce document avait, en son temps, été reconnu comme l’un des résultats les plus positifs des diplomaties atlantique et soviétique. Il s’inscrivait dans la longue lignée des tentatives interétatiques de sécurisation et de stabilisation des relations internationales.
Cet article propose de revenir sur les origines historiques de l’Acte final d’Helsinki, sa conception, son exemple et ses éventuelles suites.
Rappel historique
Les Traités de Westphalie (Münster et Osnabrück) signés en 1648 au sortir de la guerre de Trente Ans qui avait dévasté une partie de l’Europe ont inauguré un processus complètement inédit : celui des traités internationaux signés entre plusieurs États en vue d’obtenir un équilibre et un apaisement des relations interétatiques sur le continent. Les Traités de Westphalie sont à la fois un traité de paix ponctuant une guerre et un traité contribuant à l’établissement d’un agencement entre États européens. Alors que ce n’était probablement pas dans leurs intentions, les négociateurs et signataires des Traités de Westphalie ont jeté les bases d’un ordre international dont allaient s’inspirer leurs successeurs, même lointains. Selon Henry Kissinger, les principes westphaliens peuvent se synthétiser ainsi : indépendance nationale, souveraineté d’État, équilibre des puissances, intérêt national et non-interférence extérieure (1).
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