Face aux évolutions stratégiques accélérées par la guerre en Ukraine, la défense belge envisage un effort budgétaire pour ses capacités qui avaient connu de fortes réductions depuis des décennies. Le plan STAR (sécurité/service, technologie, ambition, résilience) permettra de redonner à la Belgique un nouveau rôle à ses armées.
De la Vision stratégique au plan STAR de l’armée belge (2/2)
From a Strategic Vision to the STAR Plan for Belgian Forces(2/2)
In the face of the increasingly rapid strategic developments resulting from the war in Ukraine, extra budgetary effort is being envisaged for Belgian defence forces, which for several decades have suffered considerable reductions. The STAR plan (security/service, technology, ambition and resilience) will give a new role to Belgian forces.
En janvier 2021, le cabinet du ministère de la Défense lançait une réflexion sur la mise à jour de la Vision stratégique 2030. Une série de recommandations académiques furent émises (1), avec prises d’acte par le Kern (cabinet restreint) le 18 juin et présentées à la Commission parlementaire de la défense. Parallèlement, l’état-major travailla sur ladite actualisation avec diverses présentations devant la ministre Ludivine Dedonder.
Mais déjà le calendrier pour une adoption finale fut considérablement retardé. Les raisons furent multiples : attente du conclave budgétaire prévu à l’automne 2021, tensions au sein du gouvernement de coalition (2), nécessité de négocier également la loi de programmation militaire pluriannuelle 2016-2030 par une nouvelle s’étalant de 2023 à 2030, réflexions autour du budget de la défense, y compris la question des fameux 2 % du PIB à atteindre… à horizon glissant. Actuellement, la Belgique reste l’avant-dernier en termes de budget de la défense (critères Otan). Suite aux dissensions au sein du gouvernement (avec la contestation d’Ecolo-Groen), la décision finale prise fin mai 2022 était de tenter de porter les dépenses de défense à 2 % en 2035. Objectif ambitieux que d’aucuns évaluent comme irréaliste pour un nouveau gouvernement d’après 2028, d’autant que la phraséologie amène des « divergences d’interprétation entre les partis » (3).
Pour le Premier ministre Alexander De Croo, il s’agissait de respecter trois conditions :
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