Les soupçons d’ingérence russe dans les élections présidentielles américaines de 2016, l’épisode de désinformation dit des « Macron Leaks » lors de l’élection présidentielle française de 2017, puis l’épidémie de fausses informations qui a accompagné la crise de la Covid en 2020 illustrent la vulnérabilité des sociétés numérisées face à la désinformation et à la propagande via les réseaux sociaux. Les spécialistes parlent d’actions d’influence utilisant la couche sémantique du cyberespace ⁽¹⁾.

Alors que les notions de souveraineté et de résilience numérique sont devenues des lieux communs, trop souvent des « buzzwords », il est utile de s’interroger sur leur signification et leur déclinaison pour chacune des trois couches du substrat numérique qu’est le cyberespace : physique, logique et sémantique. Elles peuvent être intuitives s’agissant des couches physique et logique, en revanche, leur déclinaison dans la couche sémantique est sans doute moins évidente.

Nous mettrons d’abord en évidence les menaces qui affectent la couche sémantique et ainsi remettent en question la souveraineté des États et la résilience des sociétés. Nous esquisserons ensuite des pistes de réflexion sur les solutions actuelles et à envisager pour faire face à ces menaces.