À l’issue des guerres, la question navale a été traitée de manière inégale, reflétant le rôle de la marine dans la politique de défense. En 1945, les ambitions maritimes de la France étaient bien faibles et la reconstruction de la Marine fut très longue. Aujourd’hui, d’autres puissances affichent leurs ambitions.
Deux siècles de sorties de guerres navales (de 1815 à nos jours)
Two Centuries of Withdrawal From Seaborne Warfare (from 1815 to date)
As wars have ended, the trend has been to deal with naval matters inequitably—a reflection of how the Navy is seen to fit into defence policy. In 1945, French maritime ambitions were at a low ebb and rebuilding the Navy took a long time. Today, other powers are making their own ambitions known.
Sortir de la guerre, c’est réformer, reformer, reconstruire une marine. Dans un contexte politique, économique et social, diplomatique et militaire qui pèse plus ou moins fortement, selon qu’il s’inscrit ou non dans une continuité d’efforts en matière navale et militaire, selon que les leçons du conflit ou des conflits qui précèdent sont tirées ou non, selon l’intensité, la durée, les espaces qu’ils ont couverts et leurs conséquences. La lecture de deux siècles de sorties de guerre, en matière navale, de 1815 à nos jours permet sinon de tracer une histoire, du moins de mettre en évidence certaines permanences ou non (1).
Pendant un long XIXe siècle, de 1815 à la Grande Guerre, de grands traits se dégagent, en prenant la Marine française comme exemple, dans le contexte général de l’évolution des marines de guerre et des sorties de guerre qu’elle connaît (2).
Un long siècle de sorties de guerres navales
1815 : la France et sa Marine sortent de plus de vingt années de guerre plus ou moins interrompues. La réaction aristocratique échoue dans la Marine, après le naufrage de La Méduse. La compétence technique et la qualité du commandement l’emportent sur l’appartenance sociale et les opinions politiques. D’excellents ministres de la Marine le comprennent : le baron Portal, le comte Molé, Clermont-Tonnerre. En 1815, 150 vaisseaux anciens et inutiles. En 1830, une flotte en construction. En 1840, une flotte modernisée. Des ports et des arsenaux reconstruits. L’accent mis sur la qualité des navires, la puissance de l’artillerie, les innovations : la vapeur et l’hélice. Une sortie réussie des guerres de la Révolution et de l’Empire.
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