La RNS présentée par le président de la République à Toulon, le 9 novembre, met en exergue face au triptyque Compétition–Contestation–Affrontement caractérisant l’état du monde et la réponse Puissance–Influence–Résilience. Cela doit constituer le socle, non seulement de la prochaine Loi de programmation militaire (LPM) mais de la Nation.
Une lecture de la Revue nationale stratégique : Puissance–Influence–Résilience
A Reading of the National Strategic Review: Power-Influence-Resilience
The National strategic review presented by the President of the Republic in Toulon on 9 November highlights a state of the world characterised by competition, contest and confrontation, and a response to it characterised by power, influence and resilience. This should form the foundation stone not only of the next Military programming law, but of the nation itself.
« Beaufre est d’une génération “traumatisée” par les erreurs du passé et, de ce fait, en recherche permanente d’un “Graal stratégique” qui permettrait d’éviter qu’elles ne se reproduisent » (1), écrit le général Hervé Pierre à propos du général André Beaufre, stratège majeur du XXe siècle qui chercha des réponses originales pour orienter la politique de défense de la France du dernier tiers du XXe siècle. Peut-on mobiliser l’ombre de ce stratégiste de talent pour évoquer l’exercice de réflexion politique qu’a résumé la Revue nationale stratégique (RNS) (2) et à la phase conclusive de laquelle le Parlement a été associé ?
Sans hésitation, si l’on veut délivrer le message simple mais inquiet qui est le mien : le retour en Europe de la guerre interétatique de haute intensité et de longue durée nous impose une douloureuse remise en cause pour éviter les « erreurs » comme les mirages des « recettes » du passé. Face au triptyque compétition–contestation–affrontement proposé par le Chef d’état-major des armées Thierry Burkhard (3) pour décrire l’état du monde, il est désormais urgent de développer une réponse globale coordonnée, dépassant le seul cadre militaire du « gagner la guerre avant la guerre », et dont le résumé pourrait être le triptyque Puissance–Influence–Résilience.
Si la RNS a notamment pour objet de fixer un cap et la prochaine Loi de programmation militaire (LPM) d’en prévoir les déclinaisons concrètes, ni la RNS, ni la LPM ne seront suffisantes pour structurer pleinement la défense nationale. Le « Graal stratégique », s’il existe, est ailleurs et a sans doute pour noms « force morale » et « cohésion nationale ».
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