La RNS souligne l’importance d’une stratégie d’influence. Celle-ci doit également prendre en compte la Lutte informatique d’influence (L2I) tant le cyberespace est devenu essentiel. Il reste cependant à mieux définir les modes d’action et les moyens à mette en œuvre. La prochaine Loi de programmation militaire (LPM) devrait apporter des éclaircissements.
Entre la RNS 2022 et la Lutte informatique d’influence : quelle articulation de la stratégie ?
The 2022 National Strategic Review and Digital Influence Warfare: Which Strategy to Adopt?
The National strategic review underlines the importance of a strategy of influence. Given the now essential nature of cyber space, the strategy must also take into account digital influence warfare. Modes of action and assets to be allocated nevertheless remain to be defined. The next Military programming law should offer greater insight.
Le 9 novembre 2022, le président de la République Emmanuel Macron présentait la nouvelle Revue nationale stratégique (RNS) (1). Ce document, qui fait suite à la précédente mouture de 2017, révisée en 2021 (2), a pour objet de communiquer sur les priorités stratégiques françaises à l’horizon de 2030. Il a pour ambition d’intégrer les conséquences des dernières crises, sanitaires d’abord avec la pandémie de la Covid, sécuritaire ensuite avec la guerre déclenchée par l’invasion de l’Ukraine.
Cette Revue stratégique s’articule autour de 10 objectifs dont certains concernent spécifiquement le cyber. À la lumière des différentes opérations d’influences observées depuis 2021, date de la précédente révision, se posent la question de l’articulation des différentes stratégies d’influence, notamment pour les contrer (Lutte informatique d’influence ou L2I) ainsi que celle de leurs modalités de développement et de déploiement.
Avant l’Actualisation stratégique de 2021, l’annonce de la L2I et la « Feuille de route de l’influence »
Les opérations d’influence ont défrayé la chronique depuis les tentatives d’ingérence attribuées à la Russie lors du scrutin présidentiel américain, puis par d’autres opérations qui, à travers le monde, se sont attaquées à des processus démocratiques, ont répandu des messages de désinformation et cherché à orienter l’opinion à l’égard des actions russes et chinoise avec leur opération Infektion 2.0 (3), ou encore à servir des finalités géopolitiques et militaires (4) comme dans la récente affaire de Gossi (Mali) (5).
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