L’influence est la traduction de la puissance d’un État et de ses capacités à agir sur la scène internationale. De ce fait, l’influence participe directement à la souveraineté et doit s’appuyer sur de nombreux leviers d’action comme la diplomatie, la culture, les médias, mais aussi la finance et le droit via ses normes.
Influence : garder son libre arbitre pour défendre ses intérêts et séduire
Influence: Maintaining the Freedom to Defend Interests and Persuade
Influence is the expression of the power of a state and of its ability to act on an international level. Influence thus constitutes a direct element of sovereignty and needs to draw upon numerous factors of leverage such as diplomacy, culture and the media, and also upon finance and the rule of law.
Le rayonnement international d’un pays lui permet d’exercer son influence, traduction de sa puissance douce ou musclée. Elle ne peut se concevoir sans une stratégie globale politique, économique, médiatique, touristique, culturelle, militaire coordonnée, publique ou privée. Elle vise à promouvoir l’image de son pays pour le rendre attractif dans une démarche qui s’inscrit dans la durée, mais elle doit contribuer également à convaincre, lorsqu’elle est ternie par une crise. Ainsi, le choc de la guerre en Ukraine a changé la perception du reste du monde sur les « valeurs occidentales » qu’il faut redresser.
Dans un contexte de mondialisation où les rivalités s’exacerbent, les forces armées sont scrutées, les partenariats et les alliances recherchées, même si l’égoïsme de la défense de l’intérêt national prime comme l’a brutalement rappelé l’accord AUKUS en 2021. Lors des crises aiguës, comme en Ukraine, la gesticulation autour de la dissuasion est une forme d’influence extrême, dont la dimension stratégique s’accroît en contrepartie du renoncement espéré au recours à la force.
Souveraineté
Le respect de la souveraineté devient un impératif, la vassalisation une servitude mal vécue, qu’il faut combattre par une position d’influence au sein des alliances en plaçant ses représentants au bon endroit. Les partenariats et les accords de défense bilatéraux, confortés par des exercices entre les armées, soutenus par l’exportation d’armement et du savoir-faire militaire renforcent les positions. Néanmoins, certains peuvent être rendus frileux par l’influence d’ONG. Si certaines ont de nobles intentions, d’autres dépendent étroitement de leur gouvernement. Des grandes ONG américaines ont été dirigées par un ancien directeur de la CIA ou un membre du secrétariat d’État, et sont largement financées par des allocations fédérales. Il s’agit donc bien d’influence étatique, et non de groupes d’intérêts privés. Le trafic d’influence par le biais d’intermédiaires, que les États-Unis cherchent à contrôler par la législation du Foreign Agents Registration Act (FARA), peut entrer dans la même catégorie. Cependant, les groupes d’intérêt privés ne sont pas en reste, notamment à la Commission européenne.
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