Le maréchal Mikhaïl Toukhatchevski (1893-1937) a eu une influence considérable pour l’Armée rouge en concevant la doctrine opérative qui sera mise en œuvre lors de la Seconde Guerre mondiale. Victime des purges staliniennes, son influence reste très sensible encore aujourd’hui via la doctrine Guerassimov.
Histoire militaire - Le maréchal Toukhatchevski, un visionnaire de l’art opératif, victime de Staline
Military History—Marshal Tukhachevsky: a Visionary of Operational Art and a Victim of Stalin
Marshal Mikhail Tukhachevsky (1893-1937) had considerable influence over the Red Army through his conception of operational doctrine which was followed in the Second World War. Although a victim of the Stalinist purges, his influence can be seen even today in the Gerasimov doctrine.
Durant la Première Guerre mondiale, au fort d’Ingolstadt (Allemagne), réservé aux officiers prisonniers ayant été repris après une tentative d’évasion, cohabitaient un capitaine français de vingt-six ans et un sous-lieutenant russe de vingt-trois ans : Charles de Gaulle et Mikhaïl Nicolaïevitch Toukhatchevski.
Avec Mikhaïl Frounzé et Léon Trotsky, Toukhatchevski est l’une des personnalités militaires les plus importantes de l’entre-deux-guerres en Union soviétique. Après la mort prématurée de Frounzé et l’éviction politique de Trotsky, il devient le théoricien militaire officiel et le grand architecte de l’Armée rouge, avant d’être victime des purges staliniennes en 1937. Avec Estienne, Fuller, Liddell Hart, de Gaulle, Guderian et quelques autres, il est un des précurseurs à percevoir l’importance de la motorisation dans la guerre moderne.
La courte carrière de Toukhatchevski
Toukhatchevski est né la 16 février 1893 dans la province de Smolensk, au sein d’une famille d’officiers et de fonctionnaires. Il fait ses études au lycée de Panza, puis à Moscou. Dès 1910, sa vocation militaire s’affirme, il entre à l’École des cadets, puis à l’Académie Alexandrovsky. Il en sort à la veille de 1914, avec le grade de sous-lieutenant. Il prend part à la campagne de Galicie en 1915 comme adjoint d’un commandant de compagnie, au sein d’un régiment de la Garde, le régiment Semionovsky. En février 1916, il est fait prisonnier, il s’évade à la fin de 1917, réussit à passer en Suisse d’où il rejoint Petrograd, et le dépôt de son régiment.
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