La question de savoir si la dissuasion nucléaire évite la guerre reste d’actualité. De fait, il n’y a pas eu de conflits majeurs entre les États dotés de la bombe, mais cela ne signifie pas forcément que ce risque ait disparu. La dissuasion reste imparfaite et fragile, et néanmoins nécessaire à la paix.
La paix par la dissuasion ?
Peace Through Deterrence?
The question of whether nuclear deterrence prevents war is as pertinent as ever. It is a fact that there has never been a major conflict between nuclear weapon states, but that does not necessarily mean that the risk has disappeared. Deterrence may be imperfect and fragile, but it is necessary for peace.
Note préliminaire : D’après une conférence donnée à La Sorbonne, Paris, le 20 février 2023, à l’invitation de la Chaire Grands enjeux stratégiques contemporains.
Il y a exactement cinquante ans, l’un des plus fins analystes américains de la guerre froide, Fred Iklé, se demandait dans un article resté célèbre si la dissuasion allait « survivre au vingtième siècle » (1). La question qu’il pose reste pertinente pour le XXIe. Peut-on dire que la dissuasion a apporté la paix, et si oui, continuera-t-elle à jouer ce rôle dans les décennies qui viennent ?
Le passé : la dissuasion a-t-elle apporté la paix ?
Quelle dissuasion, quelle paix ?
De quoi parlons-nous, de quelle « dissuasion » et de quelle « paix » ?
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