Les lois de programmation militaire ont permis dans un premier temps de constituer la Force océanique stratégique (Fost). Toutefois, au fil des décennies et des LPM successives, les objectifs initiaux ont été souvent revus à la baisse. Dès lors, de nombreux programmes de construction navale ont subi des réductions.
Les lois de programmation militaire et la Marine nationale
Military Programming Laws and the Marine Nationale
The military programming laws (lois de programmation militaire—LPM) originally allowed the build-up of the strategic ocean-going force (Force océanique stratégique—FOST), and yet, with the passage of decades and of successive LPMs, the original aims have repeatedly been revised downwards. Numerous naval construction programmes have suffered cuts as a result.
Instituées à l’initiative du général de Gaulle en 1958, les LPM ont depuis lors très régulièrement ponctué le renouvellement des matériels de nos forces armées en adaptant les objectifs de la politique de défense aux moyens financiers disponibles. Elles continuent de le faire comme le montre la toute récente LPM 2024-2030. Les choix sont déterminés par le président de la République et le ministre des Armées sur proposition du Chef d’état-major des Armées assisté du Cémat, du CEMM et du CEMAAE puis proposés au Parlement pour validation après modifications éventuelles.
Ainsi se sont succédé sous la présidence du général de Gaulle en décembre 1960 la LPM 1960-1964 (gouvernement Debré) et en décembre 1964 la LPM 1965-1970 (gvt. Pompidou) ; sous la présidence de Georges Pompidou en novembre 1970 la LPM 1971-1975 (gvt. Chaban-Delmas) ; sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing en juin 1976 la LPM 1977-1982 (gvt. Chirac) ; sous les présidences de François Mitterrand en juin 1983 la LPM 1984-1988 (gvt. Mauroy), en mai 1987 la LPM 1987-1991 (gvt. de cohabitation Chirac), en janvier 1990 la LPM 1990-1993 (gvt. Rocard) et en juin 1994 la LPM 1995-2000 (gvt. de cohabitation Balladur) ; sous les présidences de Jacques Chirac en juillet 1996 la LPM 1997-2002 (gvt. Juppé, mais LPM largement modifiée à la baisse dès 2018 par le gouvernement de cohabitation Jospin) et en janvier 2003 la LPM 2003-2008 (gvt. Raffarin) ; sous la présidence de Nicolas Sarkozy en juillet 2009 la LPM 2009-2014 (gvt. Fillon) ; sous la présidence de François Hollande en décembre 2013 la LPM 2014-2019 (gvt. Ayrault) ; enfin, sous les présidences d’Emmanuel Macron en juillet 2018 la LPM 2019-2025 (gvt. Philippe) et en août 2023 la LPM 2024-2030 (gvt. Borne) (1).
Pour ce qui concerne la Marine nationale, les trois premières LPM ont assuré la création de la Force océanique stratégique (Fost) en finançant non seulement la conception puis la construction progressive des six Sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de 1re génération, mais également la production des premières générations de leurs missiles stratégiques (M1, M2, M20) puis M4 et la réalisation de leur base de l’Île Longue (en rade de Brest). Les cinq LPM suivantes, tout en accordant une part non négligeable à la modernisation de la Fost, ont accordé une part plus importante que leurs devancières au renouvellement de la flotte de surface, notamment pour la construction du porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle.
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