La guerre provoquée par la Russie contre l’Ukraine met la relation transatlantique à l’épreuve, en révélant une Europe très dépendante des États-Unis pour sa sécurité. Il faut revoir les politiques de défense et les doctrines stratégiques face à l’agressivité de Moscou, sans oublier la question chinoise.
Le lien transatlantique à l’épreuve de l’agression russe en Ukraine
The Transatlantic Link Under Pressure from Russian Aggression in Ukraine
The war provoked by Russia against Ukraine is putting the transatlantic relationship to test by revealing a Europe highly dependent on the United States for its security. In the face of Russian aggressiveness, defence policies and strategic doctrines need to be revised. Furthermore, the question of China should not be neglected.
Dans l’avion qui le ramenait de Chine, le jeudi 6 avril 2023, le président Macron avait répondu à plusieurs journalistes (Les Échos et Politico). Il était revenu sur son initiative d’autonomie stratégique pour l’Union européenne (UE) (1) qui devrait, ou pourrait, constituer un troisième pôle dans les relations internationales avec les États-Unis et la Chine. Il avait émis des doutes sur la nécessité européenne de suivre les Américains sur le dossier de Taïwan en ajoutant que cette affaire n’était pas la nôtre (Européens) (2). Ces prises de position avaient créé des remous dans la classe politique des deux côtés de l’Atlantique. Quelques semaines plus tard, dans un discours prononcé à Bratislava (3), le Président français ajustait son propos en indiquant que l’autonomie stratégique européenne visait à doter l’Europe de capacités militaires plus importantes pour mieux contribuer à l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (Otan).
Cet exemple illustre la difficulté pour la France, État-membre de l’UE et de l’Otan, à définir et conserver un cap stratégique dans sa relation avec les États-Unis et ses alliés.
Ainsi, le lien transatlantique, dont la robustesse est éprouvée depuis la guerre froide, n’est pas une donnée figée. Il a pu connaître des phases d’incertitude et l’agression russe en Ukraine le soumet à une épreuve que cet article se propose d’approcher.
Il reste 93 % de l'article à lire
Plan de l'article