La guerre en Ukraine est toujours très riche en retour d’expérience avec le constat du blocage tactique, mettant à mal le concept du Blitzkrieg privilégiant la décision par le choc et le mouvement. Il faut donc retrouver des capacités permettant de renouer avec l’idée de la manœuvre reposant sur les principes fondamentaux définis par le Maréchal Foch il y a plus d’un siècle.
Choc et mouvement : les opérations contemporaines entre volonté de Blitzkrieg et blocage tactique
Shock and Mobility: Contemporary Operations Between a Desire for Blitzkrieg and Tactical Stalemate
The war in Ukraine continues to offer many lessons to be learned, one being that tactical stalemate is currently undermining the concept of Blitzkrieg, intended to force decision-making by shock and mobility. We should be seeking to regenerate the capabilities to allow us to exploit the principles of manoeuvre, drawing on those defined by Marshal Foch over a century ago.
Depuis une décennie, le retour d’une guerre majeure, en deçà du seuil nucléaire ou lors de conflits impliquant au moins une puissance non-nucléaire, structure la pensée des puissances militaires de premier ordre. Pour vaincre dans une optique stratégique classique, il faut produire des effets décisifs par la manœuvre. Une logique désormais mise à l’épreuve d’une actualité marquée par la multiplication des engagements de haute intensité, depuis le Haut-Karabagh jusqu’à la guerre en Ukraine.
Une dichotomie émerge ainsi entre la volonté d’une frappe initiale décisive, privilégiant la foudroyance et reposant sur la manœuvre (mouvement) ; et le constat du retour du blocage tactique du fait de l’émergence de nouvelles formes d’attrition, reposant sur la centralité du feu comme effet majeur (choc).
Ce retour d’une opposition entre choc défensif et mouvement (1), rappelle les débats doctrinaux et stratégiques de l’entre-deux-guerres. Comprendre ce phénomène et ouvrir le débat sur les moyens dont les forces occidentales doivent se doter pour retrouver l’assurance de pouvoir conduire une guerre de mouvement victorieuse, s’avère donc indispensable.
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