De 1948 à 1967 les Alliés furent massivement présents à Fontainebleau. De nombreuses infrastructures y furent construites afin d’héberger les militaires de l’Alliance et leurs familles. L’American way of life marqua la cité impériale, déjà ville de garnison. Cette présence structurante n’est plus aujourd’hui qu’un lointain souvenir, effacé des mémoires locales.
L’Otan à Fontainebleau : une présence structurante presque effacée
NATO in Fontainebleau: an Almost Forgotten Presence
From 1948 to 1967 the NATO allies were present in considerable numbers in Fontainebleau. Much infrastructure was created there to house Alliance military personnel and their families, and the American way of life stamped its mark on the cité impériale, which had long been a garrison town. All of that lies in a distant past, largely forgotten today.
« Plaque tournante au profit des forces alliées » (1) au sortir de la guerre, la France joua par l’implantation de structures majeures de l’Otan sur son territoire un rôle prépondérant dans l’édification de l’architecture de sécurité collective qui perdure aujourd’hui. L’histoire de celle-ci commença, pour ainsi dire, à Fontainebleau.
L’Otan a non seulement investi le patrimoine existant de Fontainebleau, mais a également contribué, sous l’impulsion de militaires devenus célèbres, à façonner le visage moderne de la ville, au point de rendre la région seine-et-marnaise dépendante. Les infrastructures construites dans les années 1950 et 1960 sont toujours, pour la plupart, utilisées. Celles qui ne le sont plus, sont principalement les installations de télécommunications, devenues rapidement désuètes.
La genèse de l’installation de l’Otan à Fontainebleau
L’Otan fut précédée à Fontainebleau par l’Union occidentale (UO), bâtie sur les ruines de la guerre dans l’idée d’une sécurité collective embryonnaire, et composée de la France, de la Grande-Bretagne et des États du Benelux, avec l’appui des États-Unis. En 1948, l’UO décida par le Traité de Bruxelles du 17 mars l’installation d’un échelon opératif, le quartier général de la Force unifiée (aussi appelée « Uniforce »), à Fontainebleau. S’y installèrent notamment le général de Lattre de Tassigny au poste de commandant en chef des forces terrestres – à la suite du refus du général Juin, au grand regret du général Marshall (2) – et le vice-amiral d’escadre Jaujard à la tête des forces navales. Le commandement en chef des forces aériennes revint à l’Air Chief Marshall Sir Robb. Le maréchal Montgomery tenait, depuis la cour Henri IV du château, le poste de président du Comité des commandants en chef de l’Europe occidentale. Uniforce constitua un premier échelon de conception, de planification et de conduite d’exercices multinationaux, missions que reprendront les états-majors otaniens de Fontainebleau, contribuant ainsi à l’intégration et à l’interopérabilité des forces.
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