La Russie utilise toutes les ressources de la guerre hybride pour déstabiliser ses adversaires, en particulier en Europe. Moscou s’appuie sur des capacités de cyberattaques et simultanément sur la mise en scène d’actions de désinformation et de tromperie des opinions publiques. Cela oblige à une vigilance accrue face à ces menaces croissantes.1
Cyberattaques et récits publiés par les canaux de désinformation russes
Cyberattacks and Narratives Published by Russian Disinformation Channels
Russia is employing all the elements of hybrid warfare to destabilise its adversaries—Europeans in particular. Using its cyberattack capabilities, Moscow is instituting disinformation activity and manipulation of public opinion. Greater vigilance is needed in the face of growing threats.
La guerre de l’information est une lutte pour contrôler ou refuser la confidentialité, l’intégrité et la disponibilité de l’information sous toutes ses formes, qu’il s’agisse de données personnelles, d’informations sensibles, d’algorithmes, etc. Elle se produit lorsqu’une partie à un conflit cherche à imposer sa propagande aux médias de son adversaire et à influencer la manière dont les individus ou les populations ciblés interprètent les informations auxquelles ils ont accès. Pour ce faire, l’acteur incriminé peut viser l’information elle-même ou les individus et groupes plus larges qui constituent son public cible. En revanche, on parle de guerre de l’information défensive lorsqu’une partie cherche à maintenir les États souhaités et à conserver la capacité de recueillir, d’interpréter et/ou d’apprendre librement des informations disponibles sans ingérence extérieure (1).
La guerre de désinformation de la Russie
Dans un monde de plus en plus numérique et connecté, les cyberattaques présentent les caractéristiques pour démontrer quotidiennement l’importance de leurs risques et la réalité de leurs actions. Étroitement lié, comme nous le verrons, à la désinformation et aux conflits hybrides, leur développement ne porte pas seulement atteinte à l’activité, à l’image ou aux revenus des médias ; bien que cela puisse passer inaperçu, il affecte également la libre diffusion de l’information, notamment en raison des dommages indéniables causés par les attaques par déni de service distribué (DDoS) sur les systèmes d’information des pays attaqués, en particulier dans le cas des États démocratiques, dont l’un des piliers fondamentaux est la liberté d’expression et la diffusion d’une information véridique et de qualité.
Face à l’augmentation constante des menaces externes et internes qui pèsent sur les démocraties européennes et les institutions qui les soutiennent, il est de plus en plus important de prendre conscience que les campagnes de désinformation peuvent également constituer un problème de cybersécurité. Comme on le sait, la désinformation est un autre outil des cyberattaques. Un exemple est son utilisation, avant même le début de la guerre « physique », comme activité préparatoire à l’invasion russe de l’Ukraine en 2022 (2).
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