Les réformes du général Lagarde aboutissent à l’organisation 77 des Grandes unités avec 3 corps d’armées et des divisions subordonnées. Ce modèle, avec l’arrivée massive de nouveaux équipements (VAB, AMX-10, 155 AU-F1) a constitué un apogée pour nos forces terrestres avec des capacités de commandement et de logistique permettant une manœuvre dynamique face à la menace soviétique.
Histoire militaire - L’organisation 77 des Grandes unités
Military History - The Organisation 77 of Major Units
General Lagarde’s reforms led to an organisation of major units, Organisation 77, giving three Army corps and their subordinate divisions. Together with the entry into service of massive amounts of new equipment, including VAB, AMX-10 and 155 AU-F1, this organisational model was a high point for our land forces, whose command and logistics capabilities afforded options for dynamic manoeuvre in the face of the Soviet threat.
Voulue et décidée par le général Lagarde, dès qu’il a accédé aux fonctions de Chef d’état-major de l’Armée de terre en mars 1975, cette organisation s’inscrit en réalité dans une réforme de l’Armée de terre, beaucoup plus globale que la seule organisation des forces (1). Outre l’instauration d’un nouveau style de commandement, clé de voûte du système, la réforme visait à fusionner les commandements territoriaux et opérationnels, ce qui permettait de revenir à l’essence même de la grande loi d’organisation de 1881 qui plaçait alors les services sous les ordres du commandement (2). Dans ce cadre, la région était alors le cadre dans lequel le corps d’armée correspondant se mettait sur pied.
La genèse et les principes de l’organisation 1977
Ayant commandé successivement une brigade mécanisée (la 14e à Laon) et une division (la 1re à Trèves), le général Lagarde était parfaitement conscient du phénomène de redondance de ces deux niveaux de commandement ainsi que de la réalité de la captation de la liberté d’action de la brigade par le niveau divisionnaire (3). Il a également pu opposer la souplesse de l’organisation de la brigade et de sa manœuvre, opposées à la lourdeur de celle de la division. La fusion de ces deux niveaux de commandement en un seul, la division, par la suppression pure et simple du niveau de la brigade, lui permettait de ne disposer plus que d’un seul niveau de conduite de la manœuvre, la conception relevant toujours du Corps d’armée (CA). Les gains d’effectifs réalisés par cette fusion de deux niveaux de commandement ont en outre permis la création, sous enveloppe, d’un troisième CA. Dans cette organisation, le CA devenait le pion tactique central de la manœuvre, dans la mesure où il constituait un ensemble tactico-logistique complet et surtout autonome.
À cet égard, au niveau de l’emploi, cette création d’un troisième CA répondait également à un souci allié d’AFCENT (le commandement des forces Centre Europe de l’Otan) de pouvoir disposer, en planification, d’un corps d’armée français pour répondre aux besoins de NORTAG (Groupe d’armées Nord). Ainsi, la Ire Armée pouvait désormais s’engager, tous moyens réunis ou répartis, sur trois directions, Paderborn au nord, dans le cadre de NORTAG, Stuttgart et Nuremberg au centre et Munich au sud, dans celui de CENTAG (groupe d’armées Centre) (4).
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